Première transplantation partielle d’un cœur chez un nouveau-né

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Owen Monroe, peu de temps avant la transplantation cardiaque, en 2022.

Plus de quatorze mois après avoir bénéficié d’une greffe cardiaque d’un nouveau genre, consistant à ne transplanter que la seule partie du cœur comportant les valves assurant l’éjection du sang hors de l’organe, le petit Owen Monroe se porte bien. C’est ce que rapporte l’équipe chirurgicale, le 2 janvier, dans la revue JAMA.

Alors âgé de 18 jours, le nourrisson avait été opéré, en avril 2022, au centre de chirurgie thoracique et cardiaque de l’université Duke (Caroline du Nord). Les deux gros vaisseaux de la base du cœur n’émergeaient pas indépendamment, mais formaient un seul tronc artériel associé à une valve unique et défectueuse. De plus, les ventricules communiquaient entre eux. Cet enfant était porteur de ce que l’on appelle un truncus arteriosus (tronc artériel commun), associé à un dysfonctionnement de cette valve unique. Plus de la moitié des enfants atteints de cette rare cardiopathie congénitale décèdent avant l’âge de 6 mois.

Au lieu de transplanter l’intégralité d’un cœur d’un bébé donneur à un bébé receveur, les chirurgiens n’ont greffé que les valves permettant l’éjection du sang dans l’aorte et l’artère pulmonaire. Les ventricules natifs sont restés en place.

Transplantation « domino »

Grâce à cette procédure, une première mondiale, on peut espérer que les valves transplantées grandiront avec l’enfant. C’est ce qui s’est produit. « Les examens échocardiographiques ont montré une croissance adaptée des valves transplantées. Aucune obstruction ou insuffisance des valves aortique et pulmonaire n’a été observée », indiquent Joseph Turek et ses collègues de l’université Duke.

Owen a reçu les valves provenant d’une petite fille n’ayant survécu que deux jours. Quand son cœur a cessé de fonctionner, les chirurgiens ont prélevé les valves aortique et pulmonaire et les ont réimplantées sur le cœur d’Owen. L’intervention a duré six heures et demie. Le traitement immunosuppresseur utilisé correspond au quart des doses nécessaires pour la transplantation d’un cœur entier.

Selon Joseph Turek, cette innovation ouvre la voie à une transplantation cardiaque dite « domino ». Quand on transplante un cœur entier sur un patient dont seuls les ventricules sont endommagés, on peut récupérer les valves cardiaques saines du cœur que l’on retire pour les greffer à un autre patient : « On pourrait ainsi potentiellement doubler le nombre de cœurs utilisés au profit d’enfants souffrant de maladies cardiaques. » Depuis la première réalisée chez le petit Owen, d’autres interventions de ce type ont suivi.

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