L’ancien ministre français et membre sortant de la Commission européenne, Thierry Breton, a annoncé qu’il démissionnait immédiatement de ses fonctions, sur fond de divergences avec sa présidente Ursula von der Leyen. Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux lundi 16 septembre, il affirme qu’Ursula von der Leyen a demandé à la France de lui proposer un autre candidat pour intégrer sa Commission.
« Je démissionne de mon poste de commissaire européen, avec effet immédiat », déclare Thierry Breton dans cette lettre. Candidat officiel proposé par Emmanuel Macron, il y explique que la présidente, qui est en train de former la nouvelle équipe de l’exécutif européen pour un mandat de cinq ans, a « demandé à la France de retirer (s) on nom ».
« Il y a quelques jours, dans la toute dernière ligne droite des négociations sur la composition du futur Collège, vous avez demandé à la France de retirer mon nom – pour des raisons personnelles qu’en aucun cas vous n’avez discutées directement avec moi – et proposé, en guise de compromis politique, un portefeuille prétendument plus influent pour la France au sein du futur Collège » des commissaires, écrit Thierry Breton. « A la lumière des derniers développements – qui témoignent une fois de plus d’une gouvernance douteuse – je dois conclure que je ne peux plus exercer mes fonctions au sein du Collège », conclut-il.
Les relations entre la dirigeante allemande et M. Breton étaient notoirement tendues depuis que ce dernier avait pris la tête au printemps d’une fronde au sein de l’exécutif bruxellois pour contester le style de direction de la présidente, jugé peu collectif. Le commissaire français avait publiquement mis en cause l’éthique de Mme von der Leyen après la nomination fin janvier d’un émissaire chargé des petites et moyennes entreprises, un poste hautement rémunéré au sein de la Commission.
Le poste avait été attribué à l’eurodéputé allemand du Parti populaire européen (droite) Markus Pieper, quelques semaines avant un congrès à Bucarest début mars au cours duquel le PPE avait apporté son soutien à un second mandat de Mme von der Leyen. La polémique avait abouti à un vote de défiance du Parlement européen contre Mme von der Leyen, en pleine campagne pour les élections européennes de juin, et finalement au retrait de M. Pieper.