Des documents stratégiques dans la lutte contre la crise climatique en France en suspens avant les législatives

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Un agriculteur récolte un champ de colza pour l’huile et le biocarburant à Saint-Philbert-sur-Risle (Eure), en août 2023.

Ce sont des documents stratégiques pour permettre à la France de lutter contre la crise climatique et de s’y adapter. Depuis le début de l’année, leur présentation a été repoussée semaine après semaine en raison de priorités considérées comme plus urgentes et d’une frilosité du gouvernement à incarner la transition écologique. Désormais, le sort de la stratégie nationale bas carbone et du plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc) est hautement incertain, car dépendant du résultat des élections législatives anticipées. Le Monde s’est procuré les dernières versions de ces feuilles de route cruciales, tant elles touchent toutes les dimensions de la vie des Français.

Le gouvernement devait soumettre à consultation publique, à partir du 13 juin, la troisième version de la stratégie nationale bas carbone, un document de 142 pages dont les arbitrages sont achevés de longue date. Il s’agit de montrer comment la France peut baisser ses émissions de gaz à effet de serre non plus de 40 %, mais de 50 % entre 1990 et 2030, une conséquence de la nouvelle ambition climatique européenne. Les rejets carbonés doivent ainsi être réduits d’environ 5 % par an entre 2022 et 2030, contre 2 % en moyenne de 2017 à 2022. Un « effort considérable », indique le gouvernement, malgré les bons résultats de 2023 (− 5,8 %).

Pour y parvenir, le gouvernement détaille son « plan de bataille » secteur par secteur. Dans les transports, premier émetteur, il souhaite une baisse de 30 % des rejets carbonés entre 2021 et 2030, un effort colossal, alors que les émissions ont jusqu’à présent stagné. Il mise notamment sur une forte hausse des véhicules électriques (deux tiers des ventes de véhicules neufs) et des transports en commun (+ 25 %) ou encore sur un doublement du fret ferroviaire et du réseau de pistes cyclables – pour atteindre 100 000 kilomètres – d’ici à la fin de la décennie.

Sobriété essentielle

Dans l’agriculture, où les rejets carbonés doivent baisser de 13 %, le gouvernement retient également des hypothèses ambitieuses : 21 % de grandes cultures en bio (alors que la tendance est au repli), le doublement des surfaces de légumineuses entre 2020 et 2030, une baisse de la consommation de protéines animales… Les bâtiments doivent réduire leurs émissions de 53 %, grâce au remplacement de 75 % des chaudières au fioul d’ici à 2030, à l’installation d’un million de pompes à chaleur d’ici à 2027 et à une hausse des aides pour les rénovations « d’ampleur », afin de concerner 600 000 maisons et logements par an en 2030.

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