La saison exceptionnelle des incendies canadiens rendue sept fois plus probable par le réchauffement climatique

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L’incendie de McDougall Creek à l’ouest de Kelowna, en Colombie-Britannique (Canada), le 17 août 2023.

L’été de l’hémisphère Nord est marqué par des incendies ravageurs. Grèce, Hawaï, Ténérife… Partout, les foyers ont créé des désastres, obligeant les habitants à fuir, bousculant des autorités prises au dépourvu. L’événement le plus extrême se déroule toujours au Canada. Par sa durée, les premiers feux ont démarré début mars ; par son étendue géographique, de l’ouest à l’est du pays jusqu’au Grand Nord ; et par la multiplicité des foyers, près de mille encore actifs, la saison atteint des records dans ce pays immense.

Selon les dernières estimations, près de 14 millions d’hectares de forêts sont partis en fumée, soit l’équivalent de la surface de la Grèce. En 1989, précédente année record, 7,6 millions d’hectares avaient brûlé. Au final, 2023 sera donc sans doute deux fois plus désastreuse, comme un symbole des « temps incertains et effrayants », selon les mots de Justin Trudeau, le premier ministre canadien. L’intensité de cette saison pose une nouvelle fois la question de l’influence du changement climatique sur les conditions des départs de feu.

Pour tenter de répondre à cette interrogation, seize chercheurs venus de différents domaines (climatologie, agroforesterie, météorologie…) et de plusieurs pays (Canada, Royaume-Uni, Pays-Bas, Etats-Unis) se sont penchés sur ce sujet dans une étude d’attribution publiée mardi 22 août dans le cadre du World Weather Attribution (WWA), un groupe de scientifiques réunis pour mesurer l’influence des changements anthropiques sur les catastrophes. Dans cette étude qui se concentre sur les feux dans une région du Québec entre mai et juillet, les chercheurs se sont appuyés sur le Fire Weather Index (FWI), un indice météorologique utilisé par les autorités canadiennes. Le FWI est calculé en mesurant plusieurs valeurs, notamment la température, l’humidité et la vitesse du vent à 10 mètres du sol. Ils ont procédé à leurs calculs à partir de deux sous-indices dérivés du FWI, l’un qui mesure les sept jours de la saison les plus propices aux incendies (baptisé FWI7X) et l’autre qui reflète le cumul des conditions climatiques entre janvier et juin (cumDSR).

« Cela peut être encore pire »

Cette méthode permet aux auteurs de décrypter l’influence du climat. « Les conditions météorologiques et climatiques ont un impact important sur les caractéristiques des feux de forêt à plusieurs niveaux temporels et spatiaux », écrivent-ils, tout en précisant que ces facteurs ne suffisent pas à tout expliquer. « Les incendies de forêt sont des phénomènes complexes qui ne sont pas uniquement liés au climat, mais aussi à la végétation, à l’occupation du sol et à l’activité humaine. »

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