L’eau salée, nouvelle source d’énergie

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Dans l’estuaire du Rhône, l’entreprise Sweetch Energy, associée à la Compagnie nationale du Rhône, construit un démonstrateur de centrale électrique d’un nouveau genre. Le courant est produit en utilisant le différentiel de concentration de sel entre l’eau de la Méditerranée (30 grammes par litre) et l’eau douce (moins d’un gramme) prise dans le Rhône. Le seul coût énergétique vient des pompes pour gérer les flux de liquides.

Le principe est vieux d’un demi-siècle mais n’était guère utilisé faute de disposer de pièces essentielles efficaces, les membranes poreuses permettant aux ions de l’eau salée de circuler.

Les inventeurs de ces membranes, Lydéric Bocquet, chercheur CNRS à l’Ecole normale supérieure de Paris, et Bruno Mottet, directeur de l’innovation de Sweetch Energy, sont finalistes du concours du prix de l’inventeur européen.

Ces « filtres » permettent le passage des ions à haut débit grâce à des trous assez larges, d’une dizaine de nanomètres, et à des charges électriques déposées en surface qui accélèrent ou bloquent le passage des ions de l’eau, chlorure et sodium. « En laboratoire, nous obtenons de 5 à 10 watts par mètre carré de membrane, contre 0,1 ou 0,2 pour les précédentes membranes », constate Bruno Mottet. L’utilisation de ces membranes permet de séparer les ions du sodium de ceux du chlore. Ce courant ionique est transformé en courant électrique grâce à un cycle de réactions d’oxydoréduction entre les ions du chlore et ceux du fer présents dans une électrode. La réaction donne lieu à la création d’électrons. A la fin, les ions du sodium et du chlore sont rassemblés pour être rejetés à la mer.

Le démonstrateur devrait produire ses premiers kilowatts à la fin de l’été. Une vingtaine de kilowatts est visée pour la suite, en ajoutant plusieurs modules. Les premiers contiendront environ deux cents membranes. Les suivants jusqu’à mille. « On estime qu’en 2050 cette source d’énergie, dite “osmotique”, pourrait représenter 15 % du mix énergétique », indique Bruno Mottet, qui met en avant un coût de production équivalent à celui du solaire ou de l’éolien. La seule condition est de disposer à la fois d’eau douce et d’eau salée sur un même site.

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