Le prix des terres agricoles connaît une hausse limitée en 2023

0 Shares
0
0
0
Vignoble à Saint-Laurent-Medoc (Gironde), le 18 octobre 2023.

« Chaque hectare compte, ne renonçons pas à nos ambitions pour préserver nos terres », lance Emmanuel Hyest, président de la président de la Fédération nationale des société d’aménagement foncier et d’établissement rural (FNSafer), en préambule de l’étude annuelle sur les terres agricoles publiée par cet organisme, mercredi 22 mai. Celle-ci met d’ailleurs en exergue un point jugé positif : l’artificialisation des terres semble en repli depuis plusieurs années. Même si la France a encore perdu 13 000 hectares d’espaces agricoles et naturels au profit des marchés d’urbanisation en 2023.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Loi agricole : les objectifs de surfaces en bio effacés du code rural

Au-delà de cette crainte s’ajoute, selon M. Hyest, « un phénomène pernicieux qui menace directement notre patrimoine agricole et rural : la consommation masquée du foncier agricole ». Il s’agit en fait d’achats de surfaces agricoles par des non-exploitants pour un changement d’usage. La FNSafer estime que de 15 000 à 20 000 hectares sont ainsi détournés chaque année de leur vocation agricole.

L’étude montre que le marché des terres et des prés a atteint 7,8 milliards d’euros en 2023, en progression de 4,9 %. Un résultat obtenu malgré un recul de 5,3 % du nombre d’hectares ayant changé de main à 454 000. Dans ce contexte, les prix moyens nationaux progressent peu. L’hectare de terres et prés loués atteint 5 120 euros, en hausse de 1,4 %, et celui de terres et prés libres 6 250 euros (+ 1,5 %).

« Relativement stable »

Le marché des vignes est, lui, très contrasté. Il reflète les moindres ventes de vin rouge et de cognac alors que des appellations prestigieuses en Côte-d’Or suscitent toujours la convoitise. C’est ainsi que le prix moyen d’un hectare de vigne AOP hors champagne augmente encore de 1,5 % à 153 000 euros. A l’inverse, celui d’un hectare de vigne à eau-de-vie AOP (cognac) recule de 6,4 % à 56 000 euros et celui d’un hectare de vigne non AOP est en repli de 1,8 % à 15 000 euros. Grâce à quelques ventes prestigieuses, le marché des vignes a bondi de 15,8 % à 1,17 milliard d’euros en 2023.

« Le marché du foncier agricole est relativement stable. Il n’y a pas besoin d’outils particuliers », réagit M. Hyest, qui rejette le projet de création des groupements fonciers agricoles d’investissement (GFAI), introduits à l’origine dans le projet de loi agricole en discussion à l’Assemblée nationale. Ces groupements doivent permettre de lever de l’argent auprès d’investisseurs privés, bénéficiant de mesures de défiscalisation afin d’acheter des terres et de les louer à des agriculteurs.

Il vous reste 19.66% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

0 Shares
Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

You May Also Like