Nucléaire : l’EPR de Flamanville en pleine période d’essais avant d’entrer en production

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Vue intérieure du réacteur de troisième génération EPR de  la centrale de Flamanville (Manche), le 25 avril 2024.

Voilà des mois, ou plutôt des années, que la banderole reste plantée là, narguant le temps qui passe. « Dernière ligne droite pour démarrer Flamanville 3 », est-il toujours écrit en haut d’un bâtiment, en lettres bleues sur fond blanc, entre les eaux de la Manche et une falaise de granit. Depuis le mois de mai, presque dix-sept ans après la pose du premier béton, EDF est en pleine phase d’essais pour démarrer enfin un nouveau réacteur nucléaire en France : le troisième de la centrale de Flamanville, en Normandie. C’est dire l’attente, à l’approche d’un événement prévu, à l’origine, pour… 2012. Un événement rare, sans précédent depuis un quart de siècle et la « tranche » numéro 2 de Civaux (Vienne).

Avant de fournir de l’électricité à des centaines de milliers de foyers, il reste encore quelques étapes. Mais « pas la peine d’insister », dit en souriant Alain Morvan, directeur du « projet Flamanville 3 », en préambule de la visite organisée pour quelques journalistes, mardi 9 juillet, jour de pluie dans la presqu’île du Cotentin : « Je ne vous donnerai pas de date précise aujourd’hui. »

D’un point de vue réglementaire, l’EPR (pour European pressurized reactor) normand est déjà considéré comme le cinquante-septième réacteur en exploitation dans le pays. Le 7 mai, l’Autorité de sûreté nucléaire lui a délivré une autorisation de mise en service. « Un moment très important que nous attendions tous », résume M. Morvan.

C’est ce qui a d’abord permis de charger, en l’espace d’une semaine, l’intégralité du combustible dans la cuve du réacteur. Soit 241 assemblages d’uranium naturel enrichi. L’entreprise publique a testé le circuit primaire avec de l’eau à 110 °C. Il lui reste désormais à réitérer tous ses essais à une température (303 °C) et à une pression (155 bars) supérieures encore, pour s’approcher des standards en fonctionnement.

Des « anomalies sans impact »

La suite ? La première réaction en chaîne de fission nucléaire sera censée marquer le début de la montée en puissance du réacteur. Cette « divergence », pour reprendre le terme technique, interviendra dans quelques jours ou quelques semaines tout au plus, a déclaré Luc Rémont, PDG d’EDF, samedi 6 juillet, à l’occasion des Rencontres économiques d’Aix. C’est alors que les neutrons entreront en collision avec des atomes, les uns démultipliant les autres. Pour le dire autrement, le cœur du réacteur commencera à battre. « Il y aura de plus en plus de puissance nucléaire, l’eau du circuit primaire montera en température, mais sans, encore, de production d’électricité », précise François Tronet, formateur des futurs opérateurs de l’EPR, dans une pièce reproduisant à l’identique la salle de commande, devant une rangée de cinq ordinateurs.

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