Après Manchester United, l’appétit insatiable du milliardaire Jim Ratcliffe dans le sport

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Jim Ratcliffe, propriétaire du club de football de Manchester United, devant le stade d’Old Trafford, à Manchester (Royaume-Uni), le 17 mars 2023.

D’un coup, ses yeux se sont arrondis, son visage s’est illuminé et il a laissé échapper un cri du cœur : « C’est du football ! » Comme si cette passion pour le ballon rond expliquait tout, sans avoir besoin d’en rajouter. Le 24 décembre 2023, le milliardaire britannique Jim Ratcliffe a conclu un accord avec la famille américaine Glazer pour lui acheter 25 % de participation du club de Manchester United, pour 1,25 milliard de livres sterling (1,45 milliard d’euros).

Pourtant, début juillet 2023, les négociations patinaient. Debout dans le pub qui lui appartient à Knightsbridge, un quartier huppé du centre de Londres, il tentait de s’expliquer sur sa volonté de mettre la main sur cette équipe iconique. Certes, le club était extrêmement prestigieux, mais ses résultats étaient très décevants depuis une décennie, tandis que la famille Glazer avait sous-investi dans le stade depuis longtemps, le laissant dans un état déplorable. La rentabilité d’un tel investissement était loin d’être évidente.

Alors, le grand homme d’affaires dégingandé, qui a fait fortune en achetant des actifs industriels délaissés, a fini par parler avec les tripes. « Vous savez, on n’en fabrique plus des clubs comme ça. L’occasion d’en acheter un ne se présente pas souvent. » Supporteur de Manchester United depuis l’enfance, amoureux de sport en général, mais vibrant particulièrement pour le football, l’ingénieur pétrochimique, aujourd’hui âgé de 71 ans, ne pouvait pas laisser passer une telle aubaine. « Et puis, j’ai dépassé la soixantaine d’années, j’ai bien le droit de m’amuser un peu. »

« Le club ne perdra pas de valeur »

M. Ratcliffe a donc décidé de passer outre à la valorisation du club particulièrement élevée, à 5 milliards de livres sterling, alors que son chiffre d’affaires pour l’année 2022-2023 n’était que de 650 millions de livres, et que les comptes n’étaient pas tout à fait à l’équilibre (légère perte nette de 29 millions de livres). « On n’est pas là pour faire de l’argent », rétorque-t-il. Il s’agit de toute façon d’un investissement de long terme : « Le club ne perdra pas de valeur. » Comprendre : dans cinq, dix ou vingt ans, il sera toujours possible de le revendre, avec une plus-value probablement juteuse.

Né en 1952 à Failsworth, en grande banlieue de Manchester, dans une famille modeste, premier de sa famille à aller à l’université, M. Ratcliffe est passé, en une décennie, de l’obscurité presque complète à la lumière la plus éclatante. Dans les années 1990, l’ancien cadre de grandes sociétés pétrolières a détecté une opportunité : les majors du pétrole se débarrassaient à vil prix de leurs actifs pétrochimiques, qui n’étaient pas assez rentables à leur goût.

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