En Italie, la réforme de la citoyenneté au cœur des débats de la coalition de droite

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Les joueuses de l’équipe italienne de volley-ball, Paola Egonu (à droite) et Monica De Gennaro après leur victoire aux Jeux olympiques de Paris, le 11 août 2024.

Parmi les questions qui agitent de manière épisodique le débat public italien, il en est une que les Jeux olympiques de 2024 ont indirectement contribué à remettre sur le devant de la scène. Dans un pays gouverné par un exécutif où domine l’extrême droite, les performances de l’équipe nationale de volleyball féminin, emmenée par la prodige d’origine nigériane Paola Egonu, médaillée d’or à Paris, ont conduit à ce que l’on parle à nouveau d’un vieux sujet de discorde : les conditions d’obtention de la citoyenneté italienne pour les enfants d’immigrés.

Le thème divise désormais au sein même de la coalition de la présidente du conseil Giorgia Meloni. Son parti Fratelli d’Italia (national conservateur) mais surtout la Ligue (droite radicale) de Matteo Salvini défendent, en effet, le système actuel, fondé sur le droit du sang, tandis que Forza Italia (centre droit) promeut une réforme censée lier naturalisation et parcours scolaire, le droit du sol demeurant un repoussoir.

Mercredi 21 août, Antonio Tajani, vice-président du conseil et secrétaire national de Forza Italia, a même développé dans un entretien au quotidien classé à gauche La Repubblica un plaidoyer assumé en faveur de la diversité : « Les gars, l’Italie a changé ! En deux ans, nous avons accueilli 170 000 Ukrainiens. C’est notre histoire, l’empire romain accueillait [les étrangers], en Sicile, c’est plein de patronymes d’origine arabe. Nous avons des communautés arbereshe [Albanais établis en Italie à partir du XVsiècle] : mais ce sont des Italiens, hein ! Mon propre nom de famille est d’origine arabe. »

M. Tajani, qui revendique l’héritage libéral du fondateur de Forza Italia, l’entrepreneur Silvio Berlusconi (1936-2023), a, par là même, annoncé qu’une initiative sur la réforme de l’accès à la nationalité pourrait être lancée par les élus de son parti après la pause parlementaire estivale. Elle pourrait converger avec les propositions allant dans le même sens qui ont fleuri au sein de l’opposition au cours des dernières semaines.

Cible régulière de l’extrême droite

Une nouvelle fois, cette séquence politique et médiatique d’introspection identitaire s’est ouverte autour de la personne de Paola Egonu qui, à 25 ans, continue de servir de catalyseur aux tensions sur les questions de diversité en Italie. La volleyeuse qui représente son pays avec un succès rarement démenti dans les compétitions internationales est une cible régulière de l’extrême droite qui l’a attaqué pour avoir dénoncé le racisme diffus existant au sein de la société italienne ou tout simplement en raison de sa couleur de peau.

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