Antony Blinken prévient que les négociations sont « peut-être la dernière occasion d’obtenir un cessez-le-feu » dans la bande de Gaza et de ramener les otages

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Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, aux côtés du président israélien, Isaac Herzog, à Tel-Aviv, le 19 août 2024.

« C’est un moment décisif. » Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a averti lundi 19 août que les négociations en cours étaient « peut-être » la dernière chance de parvenir à un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, après plus de dix mois de guerre. « C’est probablement la meilleure, peut-être la dernière occasion de ramener les otages chez eux, d’obtenir un cessez-le-feu et de mettre tout le monde sur la voie d’une paix et d’une sécurité durables », a-t-il déclaré lors de sa rencontre à Tel-Aviv avec le président israélien, Isaac Herzog.

Pour son neuvième voyage dans la région depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza le 7 octobre 2023, M. Blinken a aussi estimé qu’il était temps de « s’assurer que personne ne fasse quoi que ce soit qui pourrait faire dérailler le processus ». « Nous travaillons pour nous assurer qu’il n’y a pas d’escalade ni de provocations ni aucune action qui pourrait d’une manière ou d’une autre nous éloigner de cet accord ou élargir le conflit à d’autres endroits ou augmenter son intensité », a poursuivi M. Blinken.

Israël et le Hamas s’accusent mutuellement de faire échouer les négociations menées par les trois pays médiateurs – les Etats-Unis, l’Egypte et leQatar. M. Blinken se rendra mardi au Caire, où les médiateurs doivent reprendre leurs discussions cette semaine.

Le chef de la diplomatie américaine doit rencontrer dans la journée le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Le président israélien, dont le rôle est principalement protocolaire, a affirmé de son côté que les Israéliens voulaient le retour « le plus tôt possible » des otages enlevés le 7 octobre 2023 par des commandos du Hamas et retenus depuis dans la bande de Gaza. « Il n’y a pas de cause humanitaire plus grande que celle du retour de nos otages », a commenté Isaac Herzog.

Réagissant aux propos de M. Blinken, le chef de l’opposition israélienne, Yair Lapid, a affirmé qu’il s’agissait d’un « appel à Nétanyahou : ne ratez pas cette occasion, vous les avez abandonnés [les otages]. Il est de votre devoir de les ramener ». Washington espère mettre fin à plus de dix mois d’un conflit dévastateur, qui ternit le bilan du président sortant, Joe Biden, et risque de s’étendre à toute la région après les menaces de l’Iran et de ses alliés.

Un plan d’aide de 20 milliards de dollars pour Israël

Dimanche, Benyamin Nétanyahou a appelé à « diriger la pression sur le Hamas » et « non vers le gouvernement israélien », dénonçant un « refus obstiné » du mouvement islamiste palestinien de conclure un accord, après deux jours de négociations à Doha entre la partie israélienne et les médiateurs américains, qataris et égyptiens. « Nous faisons porter à Benyamin Nétanyahou l’entière responsabilité d’avoir fait échouer les efforts des médiateurs et fait obstruction à un accord », au mépris de la « vie des otages », a rétorqué le Hamas dans un communiqué.

Joe Biden a jugé dimanche soir qu’une trêve à Gaza était « toujours possible » et assuré que les Etats-Unis « n’abandonnaient pas » leurs efforts. Ces derniers, qui viennent d’approuver une vente d’armes de 20 milliards de dollars à leur allié israélien, ont soumis vendredi lors des pourparlers à Doha une nouvelle proposition de compromis.

Le Hamas a rejeté cette proposition, jugeant qu’elle « répondait aux conditions posées par [Benyamin] Nétanyahou, en particulier son refus d’un cessez-le-feu permanent et d’un retrait total de la bande de Gaza ». Le mouvement palestinien, qui n’a pas participé aux négociations au Qatar, dénonce notamment « l’insistance » israélienne à maintenir des troupes à la frontière de Gaza avec l’Egypte et de « nouvelles conditions sur le dossier » des prisonniers palestiniens susceptibles d’être échangés contre des otages retenus à Gaza.

Le Hamas demande l’application du plan annoncé fin mai par M. Biden, et appelle les médiateurs à « obliger l’occupation [nom utilisé par le mouvement islamiste pour désigner Israël] à mettre en œuvre ce qui a été convenu ». Ce plan prévoit dans une première phase une trêve de six semaines accompagnée d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d’otages enlevés le 7 octobre, et dans sa deuxième phase un retrait total israélien de Gaza, notamment.

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M. Nétanyahou a dit maintes fois vouloir poursuivre la guerre jusqu’à la destruction totale du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne.

Le Monde avec AFP

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