Aucune délégation russe ne sera invitée au 80ᵉ anniversaire du Débarquement, l’Ukraine à l’honneur

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Le cimetière américain de Colleville-sur-Mer, situé à proximité d’Omaha Beach (Calvados), le 30 mai 2024.

L’Elysée a annoncé, jeudi 30 mai, que la Russie n’était finalement pas invitée aux célébrations du 80ᵉ anniversaire du Débarquement en Normandie, le 6 juin, en raison de sa « guerre d’agression » contre l’Ukraine.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a en revanche été convié, ainsi qu’une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement de pays alliés d’hier et d’aujourd’hui, du président des Etats-Unis, Joe Biden, au chancelier allemand, Olaf Scholz.

« Il n’y aura pas de délégation russe. Les conditions ne sont pas réunies compte tenu de la guerre d’agression que mène la Russie contre l’Ukraine et qui s’est encore intensifiée ces dernières semaines », a indiqué la présidence française.

En avril, le président russe, Vladimir Poutine, avait déjà été déclaré persona non grata mais Paris avait alors indiqué que la Russie serait conviée, à un niveau inférieur, au nom de la contribution de l’Union soviétique, sur le front Est, à la victoire contre l’Allemagne. Exit, donc, toute présence russe, alors que le maître du Kremlin avait assisté aux célébrations du 60ᵉ anniversaire en 2004, aux côtés de Jacques Chirac, ainsi qu’à celles du 70ᵉ en 2014, à l’invitation de François Hollande, malgré l’annexion trois mois plus tôt de la Crimée par la Russie.

La cérémonie donna alors lieu à un aparté avec le président ukrainien, Petro Porochenko, et au lancement de négociations – au format dit « Normandie », incluant la France et l’Allemagne – pour tenter de mettre fin au conflit déclenché par les séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine.

Instrumentalisation de la Russie

Dix ans plus tard, ces négociations n’ont plus de raison d’être, la diplomatie ayant cédé la place à la guerre et la Russie occupant depuis février 2022 une partie de l’Ukraine.

L’effort de guerre soviétique, qui permit de prendre le IIIe Reich en tenailles entre deux fronts, sera toutefois salué par différents « gestes » le 6 juin, a fait savoir l’Elysée. Il sera mentionné durant la cérémonie à Omaha Beach et des « manifestations » sont également prévues dans les cimetières où reposent des soldats russes en France, a ajouté la présidence, sans plus de précisions.

« Nous avons toujours rendu hommage à l’action de l’Armée rouge, à sa contribution décisive à la victoire finale contre le nazisme, toujours reconnu le prix particulièrement lourd payé par l’URSS, sans raccourci ni amalgame, sans être dupe non plus de l’instrumentalisation qui parfois pouvait en être faite en Russie », a souligné l’Elysée.

La Russie considère que la contribution de l’URSS, qui compta jusqu’à 27 millions de morts, est sans commune mesure avec celle des Alliés dans la libération de l’Europe en 1945. Vladimir Poutine, prompt à revendiquer cet héritage, justifie aussi régulièrement depuis 2022 l’offensive contre l’Ukraine par la nécessité de « dénazifier » cette ex-république soviétique.

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« Nous n’avons jamais pratiqué ni effacement ni maquillage de l’histoire », a relevé la présidence française, en faisant observer que les autres républiques soviétiques, et pas seulement la Russie, avaient aussi contribué à cet effort.

132 700 soldats sur les plages de Normandie

Etape-clé dans la libération de l’Europe du joug nazi, le Débarquement en Normandie est le plus important de l’histoire par le nombre de bâtiments engagés : 6 939 navires ont débarqué 132 700 hommes sur les plages de Normandie.

Quatre-vingts ans plus tard, deux images se superposeront le 6 juin à Omaha Beach : celle de la contribution des Alliés à la victoire sur le nazisme et celle du soutien des Occidentaux à l’Ukraine dans son combat pour retrouver sa souveraineté.

Les présidents polonais, Andrzej Duda, italien, Sergio Mattarella, tchèque, Petr Pavel, seront notamment présents, de même que le roi des Belges et ceux du Danemark et des Pays-Bas ainsi que le premier ministre canadien, Justin Trudeau. Celle du Britannique Rishi Sunak est en revanche incertaine, à quatre semaines de législatives anticipées. Joe Biden, le roi Charles III et Justin Trudeau présideront aussi des cérémonies dans des cimetières américain, britannique et canadien.

Le président français, Emmanuel Macron, honorera de son côté « toutes les mémoires » du Débarquement, de la Résistance aux victimes civiles, lors de différentes cérémonies du 5 au 7 juin.

Plus de 200 vétérans, derniers témoins encore en vie de cette époque, sont également attendus, américains, britanniques, canadiens et français.

Joe Biden entamera ensuite une visite d’Etat en France. Un volet bilatéral est également prévu avec Volodymyr Zelensky, a indiqué l’Elysée sans autres précisions.

Le Monde avec AFP

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