Drogues : une étude alerte sur les nouvelles substances en circulation

0 Shares
0
0
0

C’est une liste de molécules, une pharmacopée illicite connue des initiés. Au total, vingt-six substances de synthèse ont été identifiées pour la première fois en France, en 2022, par le système d’identification national des toxiques et des substances (Sintes) publié mercredi 31 janvier par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT).

Les usagers, confrontés à des effets indésirables ou inattendus à la suite de leur consommation de produits stupéfiants, ont permis de dessiner ce panorama de substances inédites, mais aussi de documenter les tromperies relatives à leur composition – en intégrant les produits de coupe et autres adjuvants.

Parmi ces nouveaux produits de synthèse inscrits au « répertoire NPS », neuf appartiennent à la famille des cannabinoïdes de synthèse, des molécules produites en laboratoire qui miment les effets psychoactifs du cannabis sur les récepteurs cérébraux. « Ils correspondent à une diversité de molécules qui se sont développées pour échapper aux changements dans les réglementations française et européenne, comme dans une course à l’échalote », précise la toxicologue Sabrina Cherki, coordinatrice nationale du dispositif Sintes.

Substances hallucinogènes

« Beaucoup se retrouvent dans la composition des liquides de vapotage adultérés aux cannabinoïdes de synthèse, qui ont pu causer des complications (hallucinations, palpitations cardiaques, vomissements, convulsions) auprès d’un public jeune », poursuit-elle. L’ADB-Fubiaca, l’ADB-P-5Br-Inaca ou encore le MDMB-Inaca peuvent ainsi être vendus sous les dénominations de Buddha Blue ou « Pète ton crâne », récemment commercialisés à proximité d’établissements scolaires, auprès d’une clientèle souvent mineure.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Pourquoi de la cocaïne s’échoue en masse sur les plages de France

Les « arylalkylamines et arylcyclohexylamines », autre catégorie la plus représentée (six occurrences) parmi les nouveaux produits de synthèse, sont surtout achetés sur Internet et livrés dans des colis postaux. Il s’agit de substances hallucinogènes aux propriétés « dissociatives », semblables à celles de la kétamine.

Au-delà de cette liste de nouveautés, l’étude Sintes passe au crible les effets et la composition des stupéfiants les plus usités. Si les « teneurs en THC dans les saisies de cannabis s’inscrivent dans une augmentation continue depuis 2019 », précise le document, le nombre de collectes est presque deux fois moins important que l’année précédente, ce qui peut s’expliquer par « la fin de l’alerte concernant la circulation d’herbes et de résines adultérées aux cannabinoïdes de synthèse ».

Il vous reste 50% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

0 Shares
Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

You May Also Like