ExxonMobil réduit ses activités en France et supprimera 677 emplois en 2025

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La raffinerie de Port-Jérôme-Gravenchon, du groupe Esso-ExxonMobil, à Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime), le 26 décembre 2023.

Les profits du pétrolier numéro un aux Etats-Unis, ExxonMobil, donnent le tournis. Pour ne prendre que les deux années les plus récentes, le groupe américain a amassé près de 92 milliards de dollars (plus de 85 milliards d’euros) de bénéfice net, entre le début de 2022 et la fin de 2023.

La matinée du jeudi 11 avril a pourtant consterné les quelque 2 400 salariés de ses entités françaises. D’abord, le choc principal : invoquant « plus de 500 millions d’euros de pertes depuis 2018 », la filiale ExxonMobil Chemical France a annoncé la fermeture d’une grande partie de ses activités pétrochimiques d’ici à la fin de l’année. En perspective, « la suppression de 677 postes » en 2025 : soit 647 postes sur le site normand de Gravenchon, dans la commune de Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime), et 30 au siège de la société, en région parisienne.

Autre filiale, autre annonce : autant Esso (677 millions d’euros de résultat net en 2023) entend conserver sa raffinerie sur ce même site de Gravenchon (qu’elle exploite depuis 1933), autant elle s’apprête à revendre celle de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), ainsi que les dépôts de Toulouse et Villette-de-Vienne (Isère). Comme les quelque 310 salariés concernés l’ont appris, un consortium se prépare à prendre le contrôle d’ici à la fin de l’année. Le duo réunit un géant suisse du négoce de matières premières, Trafigura – par ailleurs jugé coupable par la justice américaine, en mars, dans une affaire de corruption au Brésil – et un opérateur américain de raffineries, Entara. Il promet de « maintenir les effectifs actuels ».

De la Normandie à la Provence, la concomitance des deux annonces relèverait du pur « hasard », selon un porte-parole d’ExxonMobil. Le groupe avait cependant réuni tous les représentants du personnel pour leur en faire part, jeudi 11 avril au matin, dans un hôtel du quartier de la Défense (Hauts-de-Seine), convoquant spécialement un comité social et économique central. En fin journée, le cours d’Esso en Bourse grimpait de 7,8 %.

Plus assez compétitif

Sur le terrain, l’inquiétude a surtout gagné la plate-forme de Gravenchon et ses presque 2 000 salariés. « Nous ne savons pas encore de quelle façon nous allons réagir », expliquait Pierre-Antoine Auger, élu Force ouvrière (syndicat majoritaire sur place), cité par l’Agence France-Presse, oscillant entre « tristesse » et « énervement ». « Un coup de massue » pour tout le monde, résume Germinal Lancelin, responsable de la CGT sur le site. La Fédération nationale des industries chimiques (CGT) dénonce « une casse uniquement justifiée par un taux de profit jugé trop bas ». Elle appelle à lancer un mouvement de grève contre cette « destruction massive d’emplois industriels par une entreprise du secteur pétrolier, riche à milliards ». Le message s’adresse aussi aux sous-traitants, sachant que l’activité pétrochimique fait également vivre des emplois indirects.

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