Avec deux porte-avions, l’armée américaine veut constituer une « bulle » navale autour d’Israël

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Des avions F/A-18 Super Hornets se préparent aux opérations aériennes sur l’« USS Gerald R. Ford » (CVN) 78, en Méditerranée orientale, le 13 octobre 2023.

Trois semaines après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le déploiement naval américain amorcé en Méditerranée est en phase d’atteindre des niveaux rarement égalés. Cet ensemble de plus d’une quinzaine de bâtiments de surface, soit plus de 15 000 soldats, sans compter les sous-marins d’escorte, marque un renforcement de la posture américaine qui dépasse la simple réassurance et correspond à de réelles inquiétudes sur les risques d’escalade régionale, notamment avec l’Iran.

Un cap sera franchi quand le deuxième porte-avions annoncé par le Pentagone, le 14 octobre, aura passé le détroit de Gibraltar. Actuellement, l’USS Dwight D. Eisenhower, parti de Norfolk, en Virginie, sur la Côte est des Etats-Unis, est encore au milieu de l’Atlantique. Celui-ci devait initialement prendre la relève de l’USS Gerald R. Ford, un premier porte-avions qui était déjà en Méditerranée, et qui a été dérouté vers Chypre, le 9 octobre, au lendemain des attaques du Hamas. Mais l’USS Gerald R. Ford étant le plus grand et le plus récent des onze porte-avions de l’US Navy, le Pentagone a fait le choix de le maintenir en mer.

D’après les experts militaires, les deux porte-avions ne devraient toutefois pas rester ensemble en Méditerranée. Le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, l’a évoqué, à demi-mot, le 14 octobre. « L’USS Gerald R. Ford va rester sous tutelle du commandement des forces américaines en Europe, alors que l’USS Eisenhower a été directement placé sous le commandement central des Etats-Unis, le pôle responsable des opérations militaires au Proche-Orient. Il pourrait donc faire route vers la mer Rouge et le golfe Persique », relève Xavier Vavasseur, rédacteur en chef de la revue Naval News.

« Envoyer un message politique »

Objectif affiché par les Etats-Unis : former une très large « bulle » navale autour d’Israël en contenant les risques de riposte de l’Iran ou des groupes armés qui lui sont affiliés, du Hezbollah, au Liban, jusqu’aux houthistes, au Yémen. Ces groupes sont dotés d’un armement sophistiqué contenant toute une gamme de missiles pouvant aller jusqu’à 2 400 kilomètres de distance, donc potentiellement en mesure d’atteindre Israël. L’arsenal du Hezbollah, notamment, est estimé à plus de 120 000 missiles et roquettes, dont des munitions guidées, qui pourraient percer le Dôme de fer, le dispositif de défense antiaérien israélien organisant la protection au-dessus de son territoire.

Or les porte-avions américains et les bâtiments qui les accompagnent sont justement équipés de puissantes capacités de frappe ou de défense antiaérienne et antimissile. En particulier grâce à un système de combat, dit « Aegis », permettant de fusionner les données radars et celles des systèmes d’armes. « Chaque porte-avions peut assurer une bulle de protection sur un territoire grand comme la France », résume M. Vavasseur. C’est ce système Aegis qui a permis, le 19 octobre, d’intercepter trois missiles et huit drones tirés depuis des territoires contrôlés par les houthistes, dans l’ouest du Yémen.

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