Comment les services de renseignement anticipent la menace terroriste pendant les JO de Paris

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Des policiers de la brigade fluviale et de la compagnie d’intervention, lors d’un exercice d’entraînement sur la Seine, à Paris, le 10 juillet 2024.

Les Jeux olympiques (JO) de Paris (26 juillet-11 août) passeront-ils entre les gouttes du principal nuage qui menace de gâcher la fête, le risque d’attentat ? Voilà de longs mois que cette question hante les services de renseignement, qui travaillent d’arrache-pied pour prévenir la menace terroriste lors de l’événement le plus médiatique de l’année. « Les JO constituent une opportunité d’action et les organisations terroristes sont opportunistes », s’inquiétait, en avril, une source au sein des services de renseignement, évoquant un « défi sécuritaire gigantesque ».

Depuis la fin de l’hiver, tous les agents de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et de la direction générale de la sécurité extérieure ont été mobilisés sur l’événement, les équipes renforcées et les congés restreints afin d’assurer un travail de renseignement vingt-quatre heures sur vingt-quatre, jusqu’à la fin de l’été. La coopération interservice a été consolidée sous le pilotage de la DGSI, avec la création d’un centre du renseignement olympique, et la coopération internationale resserrée avec une centaine de partenaires étrangers.

Le péril est d’autant plus difficile à appréhender qu’il est double : il y a d’abord le risque endogène (les passages à l’acte spontanés d’acteurs locaux), le principal depuis la défaite militaire du groupe Etat islamique (EI), en 2019. Cette menace intérieure s’est même « redynamisée », ces deux dernières années, à travers un phénomène inquiétant : le spectaculaire rajeunissement des sympathisants de l’EI, parmi lesquels nombre de mineurs séduits par le dynamisme retrouvé du groupe en Afghanistan et en Afrique.

Entraves administratives

Afin de circonscrire le risque à l’approche de l’événement, le ministère de l’intérieur a demandé, début mai, aux préfets de renforcer les mesures d’entraves administratives contre certains profils parmi les 5 200 personnes inscrites au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste. Parmi ces mesures figurent les « visites domiciliaires » (il y en a eu plus de 600 depuis le printemps) et une forte hausse des mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance, qui prévoient une limitation des déplacements et des pointages au commissariat.

Mais si la menace endogène est la plus massive en termes d’« objectifs » à surveiller, elle est aussi moins élaborée et souvent moins létale que la menace exogène, activée ou projetée depuis un théâtre extérieur. La projection de commandos depuis une zone de combats, comme ceux des attentats du 13 novembre 2015, est aujourd’hui jugée « peu probable ». Mais la menace activée depuis l’étranger, qui avait disparu après la chute du « califat » de l’EI, est réapparue depuis deux ans, faisant craindre une vaste campagne de mobilisation des groupes djihadistes à partir du printemps.

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