Fête de la science : avec la Cité des Océanautes, Océanopolis s’offre un coup de jeune

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A la Cité des Océanautes, les enfants peuvent découvrir les espèces marines en touchant des écrans muraux.

Ils scrutent le visiteur intensément. De gros yeux d’animaux marins, surgis du mur d’entrée de la Cité des Océanautes, le nouvel espace d’exposition interactif inauguré en juillet à Océanopolis, le centre national de culture scientifique de Brest consacré à l’océan. L’œil de la baleine à bosse, capable de voir aussi bien en surface qu’à 150 mètres de profondeur. L’œil du poulpe, véritable radar à même de repérer le moindre prédateur aux alentours. Celui du poisson-lime, sensible à toutes les teintes de l’arc-en-ciel mais aussi aux UV, fonction très utile pour déambuler dans les récifs coralliens multicolores.

« C’est trop bien, en touchant les yeux sur les écrans muraux, on découvre comment chaque animal voit sous l’eau, quelles couleurs il détecte, et on compare avec les humains pour qui tout est bleu et un peu flou », s’exclame César, un adolescent de 16 ans passionné de voile et de pêche. Un peu plus loin, petits et grands sont invités à découvrir les sons des animaux marins. L’éternuement de la coquille Saint-Jacques, qui ouvre ses deux valves puis les referme d’un coup sec, pour expulser les particules indésirables. Le grognement du grondin, un poisson dont les muscles tambourinent contre la vessie, telles deux baguettes sur un tambour, lorsqu’il est stressé. Le carillon de l’oursin, dont les piquants protecteurs s’entrechoquent et effleurent les rochers quand il se déplace avec ses pieds ventouses. On croirait entendre des talons aiguilles frapper un plancher.

Les enfants peuvent manipuler des instruments pour tenter de reproduire tous ces drôles de bruits, tandis qu’une table sonore équipée de casques permet d’écouter, à l’aveugle, une vingtaine de sons enregistrés sous l’eau. Tout l’enjeu est de les reconnaître. Pour Elsa, 13 ans, c’est « la partie la plus intéressante » du lieu, avec l’Agora, un espace central doté de sept bornes destinées à participer, en groupe, à un jeu d’une vingtaine de minutes sur le thème de la compassion. « On apprend qu’en vrai on manque d’empathie pour certains animaux, surtout ceux qui ne nous ressemblent pas. C’est une bonne leçon pour nous apprendre à mieux respecter l’environnement », dit-elle, soudain très sérieuse.

Pingouins déprimés

La Cité des Océanautes est la première réalisation du programme de rénovation engagé par Océanopolis pour mettre au goût du jour des infrastructures ouvertes au public en 1990. « Nos moyens scénographiques ont pris de l’âge, et ne correspondent plus aux standards éducatifs d’aujourd’hui. Nous nous devons d’évoluer vers un accueil plus immersif et moins rébarbatif », explique Dominique Barthelemy, son conservateur. De fait, les aquariums du pavillon tropical et du pavillon polaire ne sont plus du tout à la page. Des requins et des raies tournent en rond dans des bassins jugés « tristes à mourir » par nos jeunes visiteurs, sans parler de la banquise en ciment où s’entassent des pingouins déprimés. Elsa trouve « bizarre » qu’en 2024 « on voie encore des animaux enfermés comme ça ». En septembre, les pavillons en question ont fermé pour travaux. Ils rouvriront à l’été 2025, métamorphosés.

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