L’UE autorise l’ouverture de négociations d’adhésion avec la Bosnie-Herzégovine

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Les dirigeants des pays de l’Union européenne (UE) ont autorisé, jeudi 21 mars, l’ouverture de négociations d’adhésion avec la Bosnie-Herzégovine. Celles-ci ne commenceront toutefois qu’une fois réalisées un certain nombre de réformes par ce pays des Balkans.

« Félicitations ! Votre place est dans notre famille européenne. La décision d’aujourd’hui est une étape-clé dans votre chemin vers l’UE. Maintenant le travail difficile doit continuer », a déclaré le président du Conseil européen, Charles Michel, sur X.

Cette décision des Vingt-Sept, réunis en sommet à Bruxelles, est la dernière en date d’un mouvement vers l’élargissement de l’UE qui a gagné en vigueur depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022.

« En s’appuyant sur la recommandation de la Commission du 12 mars 2024, le Conseil européen décide d’ouvrir des négociations d’adhésion avec la Bosnie-Herzégovine », peut-on lire dans la déclaration commune adoptée par les dirigeants. Ces derniers invitent « la Commission à préparer le cadre de négociations en vue de son adoption par le Conseil [de l’UE] quand toutes les mesures adéquates énoncées dans la recommandation de la Commission du 12 octobre 2022 auront été prises ». Les discussions ne pourront débuter qu’après l’aval de tous les gouvernements des Etats membres à ce cadre de négociations.

La Bosnie-Herzégovine, pays de 3,5 millions d’habitants, a obtenu le statut de candidat en 2022 après l’avis favorable de la Commission, qui avait identifié quatorze « priorités essentielles » pour des réformes. Celles-ci consistent notamment à améliorer le fonctionnement des institutions centrales, ainsi qu’à renforcer l’Etat de droit et les droits fondamentaux, et la lutte contre la corruption et la criminalité organisée dans ce pays.

Menaces sécessionnistes

La Bosnie a ouvert ces derniers temps des négociations en vue d’un accord de coopération avec Frontex, l’agence européenne de garde-frontières. En outre, son Parlement a adopté une loi contre le blanchiment exigée par Bruxelles ainsi qu’une loi sur la prévention de conflits d’intérêts dans les institutions. Toutefois, il n’y a toujours pas d’accord sur la réforme des tribunaux et sur la loi électorale.

La Bosnie reste divisée, après le conflit intercommunautaire qui a dévasté cette ex-République yougoslave, faisant plus de 100 000 morts. Près de trente ans après les accords de Dayton qui ont mis fin à ce conflit en 1995, le pays est séparé en deux : une entité serbe, la Republika Srpska (RS), régulièrement accusée de faire le jeu de Moscou dans la région, et une autre croato-bosniaque, dont les dirigeants souhaitent que le pays adhère à l’OTAN. Le pays est confronté à une crise politique en raison des menaces sécessionnistes des Serbes de Bosnie.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait en mars recommandé l’ouverture de négociations d’adhésion avec ce pays en saluant ses « progrès impressionnants ». Elle avait notamment souligné qu’il était désormais « pleinement aligné » sur la politique étrangère et de sécurité de l’UE, « ce qui est crucial en ces temps troublés sur le plan géopolitique ».

L’ouverture de négociations est une étape, dans un processus qui prend généralement de longues années avant une adhésion.

De telles négociations d’adhésion ont aussi été ouvertes avec la Serbie, le Monténégro, l’Albanie et la Macédoine du Nord.

Le Monde avec AFP

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