La Cour suprême ordonne la levée de la suspension du réseau social X au Brésil

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Le juge de la Cour suprême brésilienne, Alexandre de Moraes, à Brasilia, le 4 septembre 2024.

X est de retour au Brésil. Le juge Alexandre de Moraes a ordonné, mardi 8 octobre, la levée « immédiate » de la suspension du réseau social, considérant que la plateforme avait finalement répondu aux exigences qu’il lui avait posées. Le juge de la Cour suprême du Brésil avait décidé de bloquer X il y a plus d’un mois au nom de la lutte contre la désinformation.

L’agence régulatrice des télécommunications, Anatel, a vingt-quatre heures pour rétablir l’accès à la plateforme aux 22 millions d’usagers dans le plus grand pays d’Amérique latine.

X a finalement accepté de régler des amendes d’un montant total de 28,6 millions de réais (environ 4,8 millions d’euros) et de supprimer les comptes soupçonnés de disséminer de fausses informations. L’ancien Twitter a également dû nommer un nouveau représentant légal au Brésil. Autant de conditions que le juge Morales avait posées pour que le service puisse reprendre.

Refusant d’abord d’y répondre, Elon Musk avait annoncé la fermeture des bureaux brésiliens de X le 17 août, tout en maintenant la plateforme en service. Le juge Moraes avait suspendu le réseau le 30 août, estimant que X avait ignoré des ordres de bloquer des comptes soupçonnés de désinformation, liés pour la plupart à l’extrême droite brésilienne, et appartenant à des blogueurs, des entrepreneurs, des journalistes ou des anciens parlementaires.

Les usagers brésiliens ont toutefois eu à nouveau accès à la plateforme le 18 septembre, en raison d’une manœuvre technique qui a permis de contourner le blocage. X a expliqué que ce rétablissement de son service était un effet « involontaire » d’un changement de serveur. Mais le juge Moraes a réfuté cet argument et infligé de nouvelles amendes. Selon lui, X « s’est montré récalcitrant, de façon illicite, persistante et avec l’intention de ne pas respecter les ordres judiciaires ». Le lendemain, la plateforme était redevenue inaccessible au Brésil.

Une menace contre la démocratie

Depuis, X s’est montré disposé à remplir les exigences de la Cour suprême, enterrant la hache de guerre après plusieurs mois de bras de fer entre Elon Musk et le juge Moraes. Le milliardaire avait accusé à maintes reprises le magistrat de « censure ». Il l’a qualifié de « dictateur » et l’a comparé à Voldemort, le méchant de la saga Harry Potter.

Le juge Moraes s’est longtemps montré inflexible, estimant que X constituait une menace contre la démocratie en favorisant la désinformation. Une vision partagée par le président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

Fin septembre, lors de son discours devant l’Assemblée générale des Nations unies, ce dernier a affirmé que l’Etat ne devait « pas se laisser intimider par des individus, des entreprises ou des plateformes numériques qui se croient au-dessus des lois ».

Son prédécesseur d’extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022) n’a cessé de soutenir M. Musk, criant à la « censure ».

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Le Brésil est un pays ultra-connecté, avec plus d’un smartphone par habitant. Après la suspension, une partie des usagers de X s’était tournée vers les concurrents, Threads ou Bluesky, mais ces plateformes n’étaient pas parvenues à s’imposer totalement comme les remplaçants naturels de l’ancien Twitter.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Le Brésil, jeune laboratoire d’une vie sans le réseau social X

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