Sur le mur où s’étalent les principaux visages du judo tricolore actuel, dans la salle de presse de la fédération française (FFJDA), aux portes de Paris, les têtes d’affiche Teddy Riner et Clarisse Agbégnénou arborent un large sourire. Mais, à l’annonce de la deuxième salve des retenus pour les Jeux olympiques de Paris 2024, communiquée vendredi 23 février par Frédérique Jossinet, vice-présidente de la FFJDA et présidente du comité de sélection, deux combattantes ont sans doute gardé le masque : Audrey Tcheuméo et Madeleine Malonga, qui devront encore patienter plusieurs semaines avant de savoir laquelle disputera les JO dans la catégorie des − 78 kg.
L’encadrement technique national a fait le choix de ne pas choisir à leur sujet. Ou plus précisément de s’accorder le temps de la réflexion. Il est autorisé à le faire puisque la disposition prévue dans le parcours olympique fixe la date limite d’engagement au 7 mai. « Aujourd’hui, nous n’avons pas tous les éléments, tous les indicateurs, qui nous permettent de départager les deux athlètes », assume Frédérique Jossinet, l’ancienne judoka vice-championne olympique en 2004, qui a connu, elle aussi, les affres d’une non-sélection.
La bonne nouvelle, estime Bastien Puget, le directeur technique national adjoint chargé du haut niveau et de la performance, c’est que « l’équipe de France est quasiment au complet », avec du temps devant elle pour parfaire sa préparation, puisque trois nouveaux noms sont venus compléter les catégories de poids qui restaient à attribuer chez les hommes : Joan-Benjamin Gaba en − 73 kg, Maxime-Gaël Ngayap Hambou pour les – 90 kg et Aurélien Diesse chez les − 100 kg.
« Une égalité parfaite »
A l’issue des deux premières phases de sélection – la première ayant eu lieu fin novembre 2023 –, treize des quatorze titulaires sont désormais connus. On y retrouve entre autres les multimédaillés Teddy Riner (+ 100 kg) et Luka Mkheidze (− 60 kg) et, chez les filles, Clarisse Agbégnénou (− 63 kg), Amandine Buchard (− 52 kg), Sarah-Léonie Cysique (− 57 kg), Romane Dicko (+ 78 kg), Marie-Eve Gahié (− 70 kg) et Shirine Boukli (− 48 kg).
Reste donc une inconnue : le nom de la judoka qui obtiendra son ticket en − 78 kg. « Le comité de sélection a duré plus de cinq heures, s’attelant à observer toutes les compétitions, tous les combats, toutes les statistiques de ces deux athlètes à partir des championnats du monde de Tachkent en 2022, reconnaît Christophe Massina, le responsable de l’équipe de France féminine. Et nous sommes arrivés à une égalité parfaite : 40 % de réussite sur les tournois, 60 % de matchs gagnés pour toutes les deux, un nombre identique de rencontres remportées ou perdues contre des médaillées mondiales ou olympiques ! »
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