Paris 2024 : « Le CIO confronté à des forces centrifuges qui menacent sa survie »

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« Les événements sportifs doivent être organisés par des organisations sportives. » La précision de Thomas Bach, mardi 21 novembre, devant l’assemblée générale des Nations unies, n’était pas qu’une lapalissade. Elle avait aussi valeur de mise en garde. Contre la Russie, que le président du CIO a particulièrement à l’œil depuis que Moscou projette d’organiser des « Jeux de l’amitié » à Iekaterinbourg, en septembre 2024, juste après les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris.

Les relations entre Lausanne et Moscou étaient déjà exécrables après la mise au ban de la Russie du sport mondial à la suite de l’offensive en Ukraine, en février 2022. Récemment, le CIO a enfoncé le clou en suspendant le comité olympique russe, accusé d’avoir placé sous son autorité plusieurs organisations de régions ukrainiennes occupées.

Depuis deux ans, la Russie, dont la participation des athlètes aux Jeux de Paris reste soumise à l’accord – sous conditions – du CIO, n’a cessé de contester l’autorité du patron du sport mondial. A l’image de Vladimir Poutine, qui l’accuse de « discrimination ethnique » et d’utiliser le sport comme « un instrument de pression politique ».

« Jeux de l’amitié », mais aussi « Jeux du futur » et « Jeux des BRICS » à Kazan en juin : Moscou fait feu de tout bois pour concurrencer voire saper l’ordre sportif mondial construit par le CIO. Et n’hésite pas à user de son influence pour rallier à sa cause des pays amis, notamment les membres de l’organisation de coopération de Shanghaï. Le ministre des sports russe, Oleg Matytsin, prétend que ces initiatives ne sont pas des options de remplacement aux JOP, et qu’elles n’ont d’autre ambition que de « permettre aux athlètes russes de participer à des compétitions à un niveau international ».

« Le CIO, un colosse aux pieds d’argile »

La menace pour le CIO est néanmoins réelle. Il l’a bien compris. Dans un courrier daté du 31 octobre, que Le Monde a pu consulter, le Comité olympique enjoint ses membres, « compte tenu de la politisation croissante du sport mondial », de ne pas prendre part aux compétitions séditieuses au nom du respect de l’indépendance et de l’autonomie du sport.

Pas touche aux Jeux. « Le sport, c’est moi ! », pourrait-on dire, en détournant la formule de Louis XIV au profit du CIO. Car, entre le retour au premier plan de la géopolitique – avec les conflits Russie-Ukraine et Israël-Hamas –, l’expression croissante des opinions des athlètes, les préoccupations climatiques et des droits humains (etc.), l’organisation est de plus en plus écartelée par des forces centrifuges qui mettent sa survie en péril.

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