C’est un avion bien léger qui a atterri à Amsterdam, mercredi 20 septembre en début d’après-midi. Pablo Longoria, président de l’Olympique de Marseille (OM), ainsi que les principaux dirigeants, n’étaient pas du déplacement pour le premier match du club phocéen en Ligue Europa contre l’Ajax Amsterdam. Tous se sont mis « en retrait » après la réunion houleuse entre la direction de l’OM et les supporteurs, lundi.
Ces événements, qui ont provoqué la chute de l’entraîneur espagnol Marcelino – remplacé pour le moment par Jacques Abardonado –, ne semblent pas avoir perturbé les Marseillais. Très appliqué pendant quatre-vingt-dix minutes, l’Olympique de Marseille est parvenu à revenir deux fois au score pour décrocher son premier point en Ligue Europa (3-3).
Tombé face à une équipe d’Ajax Amsterdam également malade – douzième du championnat des Pays-Bas avec une seule victoire en quatre matchs –, Jacques Abardonado a réussi sa mission, en proposant une partition plus que convenable au sein de la Johan Cruijff Arena. Reste à savoir si le natif de Marseille, très apprécié à l’OM mais qui n’avait jamais coaché en professionnel, sera reconduit pour les prochaines rencontres.
Jonathan Clauss en pleine forme
Au moment même où le XV de France se servait du Stade-Vélodrome de Marseille pour ne faire qu’une bouchée de la Namibie en Coupe du monde (victoire 96-0), les coéquipiers de Valentin Rongier avaient une tâche bien plus complexe : faire abstraction d’un contexte surréaliste pour tenter de ramener le meilleur résultat possible d’Amsterdam.
Sous les yeux de Jean-Pierre-Papin, ambassadeur du club, tout n’a pas été simple. Dès la 9e minute de jeu, Chancel Mbemba se faisait surprendre par la vitesse du jeune Carlos Forbs, 19 ans. L’attaquant portugais, joueur de Manchester City la saison dernière, ne se faisait pas prier pour convertir l’offrande du défenseur congolais, passé totalement à travers le dégagement du portier de l’Ajax (1-0, 9e).
Quelques minutes plus tard, Pierre-Emerick Aubameyang n’était, lui, pas aussi chirurgical au moment de remporter son face-à-face après une erreur de la défense locale. Un mauvais choix de l’attaquant gabonais immédiatement puni, puisque, sur l’action suivante, Pau Lopez s’inclinait face à la reprise de volée de Steven Berghuis, laissé étrangement seul dans la surface phocéenne (2-0, 19e minute).
Mais, poussés par leurs 2 600 supporteurs présents dans le parcage visiteur, l’OM allait vite retrouver espoir grâce à l’homme en forme du début de saison. Jonathan Clauss, après un subtil crochet, venait réduire la marque d’une frappe croisée dans la surface (2-1, 22e). Décomplexés, les Marseillais effectuaient un pressing haut sur le terrain, qui allait leur permettre de revenir dans le match. Aubameyang, profitant des largesses de la jeune garde néerlandaise, égalisait par une « frappe tacle » en plein temps fort marseillais (2-2, 37e). Auteurs d’une première période pleine d’envie, tout de même marquée par leurs erreurs défensives, les Marseillais auraient même pu rejoindre les vestiaires devant au score si Jay Gorter ne s’était pas employé sur une frappe lointaine d’Azzedine Ounahi (43e).
Aubameyang en sauveur
Du jeu vers l’avant, des défenses en difficulté… La recette parfaite pour qu’un match de football soit plaisant à regarder allait continuer à faire effet dans le deuxième acte. Ce sont les joueurs d’Amsterdam qui rallumaient en premier les hostilités, par l’intermédiaire de Kenneth Taylor, mis en orbite par Carlos Forbs, premier buteur de la rencontre (3-2, 57e). Pas impérial sur cette réalisation, Pau Lopez allait le devenir jusqu’à la fin du match pour ne plus encaisser de but.
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S’appuyant sur une solidité défensive retrouvée et un entraîneur surmotivé dans sa zone technique, l’OM n’avait aucun mal à repartir vers l’avant après ce nouveau but. Dynamisés par les entrées de Jordan Veretout et Vitinha à l’heure de jeu, les Marseillais parvenaient à aller chercher l’égalisation, une nouvelle fois grâce à Aubameyang (3-3, 77e). Décalé sur l’aile gauche, l’ancien joueur de Barcelone pénétrait dans la surface et venait fusiller le gardien amstellodamois à un quart d’heure du terme de la rencontre.
Dans une fin de match qui aurait pu basculer d’un côté comme de l’autre, les Marseillais sont parvenus à conserver un point, ô combien important dans le contexte actuel du club. En conférence de presse, l’entraîneur marseillais est apparu presque frustré : « Je suis fier même si je reste un peu sur ma faim, parce qu’on pouvait aller chercher la victoire. Je savais que les joueurs allaient se remettre en marche et qu’on pourrait marquer le but qui allait nous libérer. Ils ont eu une bonne réaction et un bon comportement, il faut être fiers d’eux ce soir. Mon avenir ? Je suis à la disposition du club. Si demain mon président me demande de repartir avec la réserve, je le fais sans problème. » Si l’aventure de « Pancho » est prolongée, sa prochaine mission est toute trouvée : aller faire douter le PSG, dimanche, au Parc des Princes, pour le clasico.