
Au fil des mois, Philippe Diallo s’habitue à son nouveau costume de président de la Fédération française de football (FFF). Jeudi 7 septembre, à l’occasion de la réception de l’Irlande dans le cadre des éliminatoires à l’Euro 2024, le dirigeant de 60 ans assistera, au Parc des Princes, à Paris, à son troisième match des Bleus en tant que patron de l’instance.
Elu avec un score soviétique (91 % des voix), le 10 juin, lors de l’Assemblée générale de la FFF, M. Diallo sait que son action sera particulièrement observée jusqu’au prochain scrutin fédéral, programmé en décembre 2024. L’ex-patron intérimaire de l’institution doit achever le mandat de son prédécesseur. Noël Le Graët, 81 ans, a démissionné en février à l’issue de l’audit réalisé à la Fédération par l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche, à la demande de la ministre des sports Amélie Oudéa-Castera.
Intronisé après une profonde crise politique et morale, le nouveau patron a entrepris une rupture avec la gouvernance Le Graët dans plusieurs domaines. En premier lieu, il est, de son propre aveu, le « premier président indemnisé de l’histoire de la FFF ». Il avait clairement affiché son intention d’être rémunéré dans ses nouvelles fonctions.
Cette demande vient d’un constat : le président de la Fédération internationale de football (FIFA), Gianni Infantino, est rémunéré 3,62 millions d’euros annuels en 2022, primes comprises ; le président de l’Union européenne des associations de football (UEFA), Aleksander Ceferin a touché 2,82 millions d’euros brut en 2021-2022 ; le président de la Ligue de football professionnel, Vincent Labrune, a gagné, lui, 1,2 million d’euros en 2022, selon L’Equipe. « Je pense que c’est une tendance lourde du monde du sport tel qu’il évolue : les responsabilités, les compétences, le temps consacré méritent à mon sens rémunération », a déclaré M. Diallo au Monde, au début de juin.
Invité alors par notre journal à faire preuve de transparence sur ses émoluments, le président de la FFF n’a, dans un premier temps, pas donné suite. Il a finalement accepté, au début de septembre, de détailler les sommes qu’il perçoit de la fédération qu’il dirige.
Une possible augmentation de la rémunération
Elu en mars 2021 comme trésorier, « à titre bénévole, sans aucune indemnisation », sur la liste de M. Le Graët, M. Diallo est ensuite devenu vice-président délégué, à l’automne 2021, après le départ de Brigitte Henriques à la présidence du Comité national olympique et sportif français. A ce titre, et « sur proposition » de M. Le Graët, il a alors « bénéficié d’une indemnité mensuelle de 8 000 euros bruts, similaire à celle de Brigitte Henriques ».
Il vous reste 59.75% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.