Il y a Léon Marchand et ses trois médailles d’or remportées au championnat du monde de natation, à Fukuoka (Japon). Et puis, il y a la réalité quotidienne en France : près de la moitié des enfants qui sortent de la classe de 6e ne savent pas ou pas bien nager. Depuis 2021, le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) a mis en place le programme « 1, 2, 3 Nagez ! », avec pour objectif de « développer l’aisance aquatique pour que les enfants qui ne savent pas nager se familiarisent avec l’eau », explique Marie Barsacq, directrice chargée de l’impact et de l’héritage de Paris 2024.
Comment est née l’opération « 1, 2, 3 Nagez ! » ?
C’est un dispositif que nous avons imaginé en 2020 et véritablement lancé en 2021. L’idée était de proposer des leçons de natation gratuites, de permettre des créneaux d’ouverture plus larges dans les piscines publiques, souvent fermées le matin, et de développer l’aisance aquatique, pour que les enfants qui ne savent pas nager se familiarisent avec l’eau.
Nous avons commencé par des bassins mobiles installés dans des territoires carencés en piscines, comme la Seine-Saint-Denis. Dans une ville comme Dugny, qui n’a pas de piscine, 78 % des enfants entrant en 6e ne savent pas nager.
Or, l’apprentissage de la natation, quand il ne se fait pas à l’école, coûte cher aux familles. On sait aussi que quand une nouvelle piscine est construite, il faut du temps pour que la population s’en empare et que les enfants y viennent nager. Il est donc indispensable qu’ils apprennent la natation avant la livraison de nouveaux équipements.
Ce dispositif a rencontré tout de suite son public. En 2021, 2 000 enfants en ont bénéficié. Cet été, ils seront 20 000 ! Cela montre un vrai engouement.
Désormais, ce programme ne concerne plus seulement que la Seine-Saint-Denis ?
Non, nous avons déployé « 1, 2, 3 Nagez ! » sur d’autres territoires. Cet été, à Marseille par exemple, des espaces de natation ont été aménagés en mer, à la Pointe-Rouge, à la calanque de Corbières à l’Estaque, au pied des quartiers Nord. En outre-mer aussi, il y avait des besoins : en Martinique, en Guyane, à Mayotte et en Polynésie.
Dans les Hauts-de-France, le département de la Somme a été très moteur et a apporté des financements. Comme nous soutenons par ailleurs les clubs de sport pour qu’ils soient plus inclusifs, avec pour objectif que 3 000 clubs de plus accueillent des enfants porteurs de handicap, nous avons été très sensibles au projet porté par la Somme pour développer l’apprentissage de la natation pour les enfants en situation de handicap.
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