Bob Bowman, entraîneur de Léon Marchand : « Je sais à quoi les Jeux de Paris 2024 vont ressembler pour lui, et je suis extrêmement confiant »

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Bob Bowman, l’entraîneur américain de Léon Marchand, à Fukuoka (Japon), le 30 juillet 2023.

Dimanche 30 juillet, avant le début de la dernière journée des championnats du monde, Bob Bowman est, revenu pour Le Monde, sur la semaine de Léon Marchand à Fukuoka (Japon), au cours de laquelle son nageur a décroché trois médailles d’or en individuel dans les épreuves du 400 m 4 nages (dimanche) – assorti d’un record du monde –, du 200 m papillon (mercredi) et du 200 m 4 nages (jeudi).

Trois courses individuelles, trois médailles d’or et un record du monde : quel regard portez-vous sur la semaine de Léon Marchand ?

Il a tout simplement nagé à son meilleur niveau. Il a parfaitement su gérer toute la pression. Cela a été pour lui une bonne répétition de ce que pourrait être son programme aux Jeux l’an prochain. Et, bien sûr, ce qui m’a le plus épaté, c’est son record du monde sur le 400 m 4 nages dimanche [23 juillet]. C’est une course référence, non seulement parce qu’il a réalisé ce chrono [4 min 02 s 50, Marchand a battu le record du monde précédemment détenu par l’Américain Michael Phelps, 4 min 03 s 84], mais parce qu’il avait une excellente stratégie et qu’il l’a exécutée à la perfection. Il a fait exactement ce qu’on avait décidé de faire et pile comme je le lui avais demandé.

Je n’étais pas surpris qu’il batte ce record, car je savais qu’il le ferait, mais j’ai été extrêmement satisfait parce que, juste avant la course, je lui avais dit : “Le deuxième 50 m, en brasse, c’est la clé de la course, ainsi que les coulées sur le crawl.” Et, sur ces deux points, il a été magistral. C’est là où il a fait la différence sur ses adversaires.

Ses coulées ont épaté tout le monde, y compris Michael Phelps…

Oui, Léon va continuer à les entretenir, il peut même encore aller plus vite sous l’eau. Il est le meilleur nageur de l’histoire avec ses coulées. Je n’ai jamais vu quelqu’un réussir des ondulations comme les siennes, y compris Michael. Ils ont une technique différente, mais il est meilleur que Phelps sur ce geste. Michael y mettait beaucoup de puissance, pas lui. Léon, avant tout chose, a une morphologie parfaite, on dirait une torpille. Il n’a pas de hanches, il est très « droit » et peut se déplacer comme un poisson sous l’eau. C’est très naturel chez lui.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le secret des coulées magiques de Léon Marchand

Le voir battre le record de Phelps sous ses yeux a ajouté de la dramaturgie à cette course. Comment l’avez-vous vécu ?

J’étais juste très heureux de la façon dont il avait nagé. J’étais même surpris de ne pas être plus ému que ça sur le coup. Par contre, quand Michael est venu lui remettre la médaille, là, j’en ai eu les larmes aux yeux… Ce passage de témoin, c’était symbolique, ça marque en quelque sorte la fin de « l’ère de Michael Phelps », qui aura été exceptionnellement longue et fructueuse. Voir Léon lui succéder me fait évidemment quelque chose, car je les ai entraînés tous deux.

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