JO de Paris 2024 : « Je sens que je vais voir beaucoup de choses que je n’ai jamais vues, même depuis la rue  »

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A un an de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, la construction et l’aménagement des sites destinés à l’événement entrent dans leur dernière ligne droite. Les innombrables grues qui ont envahi le paysage du département de Seine-Saint-Denis sont démontées les unes après les autres, ouvrant la voie à l’étape de second œuvre des travaux.

Des alentours du village olympique à la tour Pleyel, du centre aquatique olympique à la Grande Nef de l’île des Vannes, le photographe Camille Millerand a arpenté les rues de Saint-Denis, de Saint-Ouen et de L’Ile-Saint-Denis. Il dresse un état des lieux à partir des témoignages de ceux et de celles qui l’habitent et le traversent.

Rue Ampère, à Saint-Denis, les travaux en cours dans le village olympique,  le 7 Juillet 2023.
Abdel, 44 ans, métallier-serrurier, le 7 juillet 2023, en face du futur village olympique. « Les JO c’est l’image de la France, ils vont permettre de montrer au monde entier qu’on va y arriver. Saint-Denis et Saint-Ouen souffrent d’une image défavorable, et je pense que les JO vont aider la population. J’aimerais bien assister aux Jeux mais on n’a pas trouvé de places, elles sont trop chères. Le plus dur sur ce chantier c’est de respecter les dates. On fait des grosses grosses semaines. »
Rue de l’Industrie, à Saint-Denis, avec vue sur la tour Pleyel, le 7 Juillet 2023.
Le parvis du Stade de France, qui fait face au centre aquatique olympique, à Saint-Denis, le 7 juillet 2023.
Jany, 18 ans, et ses petits frères, Leny et Lony, 15 ans, à côté de la tour Pleyel, à Saint-Denis, le 7 juillet 2023. « Je trouve que c’est un grand événement pour Paris et pour ici, Saint-Denis, du côté de Pleyel. Il va y avoir du travail, aussi, j’espère, et des logements normalement. Ça va nous aider pour l’avenir. J’espère y assister en tant que bénévole dans le cadre de mon BPJES. (brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport). »
Jaurès, 49 ans, à côté du centre aquatique olympique, le 7 juillet 2023. « On sera tous mis en lumière. Ça va apporter une autre image du département de la Seine-Saint-Denis. De surcroît, je suis policier municipal à la mairie de Paris, donc on est appelé à être alerte et à changer les conditions de dialogue entre nous et la population. Je serai au plus proche de tous ceux qui vont prendre part à la compétition. »
 Le boulevard Anatole-France, qui longe la tour Pleyel, en travaux. Saint-Denis, le 7 juillet 2023.
Lamia, 52 ans, vendeuse de primeurs fruits et légumes, à côté du Stade de France, le 7 juillet 2023. « Les JO, pour moi, c’est beaucoup d’argent pour la France, et j’espère qu’il sera investi dans les écoles, qu’on va embaucher des jeunes qui sont un peu perdus, notamment à Saint-Denis. J’espère que ce sera bénéfique pour la jeunesse française. »
Amidou, 28 ans, serveur au snack des supporters, un lieu privé de l’avenue qui longe le centre aquatique olympique, le 7 juillet 2023. « Les JO ce sera un moment de plaisir. Je sens que je vais voir beaucoup de choses que je n’ai jamais vues, même depuis la rue. Ça va apporter du développement. Il y aura des gens du monde entier. J’aimerais bien pouvoir y aller. »
 Des logements en cours de construction dans le cadre des JO 2024, rue Volta, à Saint-Denis, le 7 juillet 2023.
Ben, 40 ans, agent de sécurité, le 7 juillet 2023, à côté du futur village olympique. « J’habite à L’Ile-Saint-Denis depuis 2017. Les JO, ça va nous apporter beaucoup de choses : le travail, le tourisme, les transports… L’épanouissement pour les petites villes autour. »
Jimmy, 20 ans, stagiaire en comptabilité et Léo, 21 ans, en alternance en école de graphisme, le 7 juillet 2023, devant le site du centre aquatique olympique. « Niveau organisation des transports, c’est galère en ce moment. Alors avec les gens des JO en plus, je ne sais pas comment ça va être géré. On va regarder à la télé. Je vais suivre le foot, le volley, la natation… mais les places sont trop chères, je ne pense pas m’en procurer. Je n’ai jamais entendu quelqu’un me dire : “trop content qu’il y ait les JO”, en fait. »
Hélène, étudiante en première année en école d’ingénieur Supmeca, 21 ans, devant le futur village olympique, le 7 juillet 2023. « Une partie de la résidence étudiante va être utilisée pour les athlètes, comme elle est sur le village olympique, et les étudiants doivent quitter la résidence fin décembre 2023 pour laisser la place. Moi, je déménage de Saint-Ouen, ça ne me concerne pas. »
La Grande Nef de l'île des Vannes, en travaux. L'Ile-Saint-Denis, le 10 juillet 2023.
Mickaël, 24 ans, responsable de magasin, à une centaine de mètres de l’île des Vannes, le 10 juillet 2023. « Ils ont débloqué des fonds pour aménager un peu plus la ville. Après tout ça il y aura plus de 10 000 habitations qui seront disponibles. Côté transport, ce sera complexe car j’habite à Beaumont-sur-Oise et je mets entre une demi-heure et une heure. Là, je mettrai deux heures pour venir. »
Nadia, 55 ans, agent de santé et son mari, à une centaine de mètres de l’île des Vannes, le 10 juillet 2023. « Les JO ? Ça représente du sport, du loisir, le fait de rencontrer du monde, de passer des bons moments. J’espère que tout le monde va pouvoir y assister. C’est une opportunité. Surtout pour les gens qui ne partiront pas en vacances. Ça change du quotidien. Nous ? On partira en vacances pendant l’événement. »
Le pont de l’A86 vu du dessous. Quai du châtelier. L’Ile-Saint-Denis, le 10 juillet 2023.
Jean-Yves, 56 ans, commercial dans les télécoms, le 10 juillet 2023, à côté du Stade de France. « C’est l’événement ultime qu’on attend tous, et j’ai réussi à avoir des billets pour le handball. J’ai des attentes concernant l’accessibilité aux événements, car on connaît la problématique du transport en Ile-de-France. Si l’événement est beau, c’est aussi un moyen de faire découvrir une ville, l’Ile de France, un pays. J’espère qu’on saura bien recevoir toutes ces personnes qui viennent de l’étranger. »
Une pancarte quai du Châtelier. L’Ile-Saint-Denis, le 10 juillet 2023.
Stéphane, 35 ans, facteur, le 10 juillet 2023, à côté du Stade de France. « Le sport n’est pas vraiment une passion pour moi. Je travaille depuis cinq ans à Saint-Denis et c’est un peu laissé à l’abandon. Ils ont dû tout remettre à neuf pour les JO, et j’espère qu’ils vont le maintenir. Malheureusement, une tranche de la population n’aura plus accès aux logements, car les loyers vont augmenter. »
Des logements en contruction affectés aux prochains Jeux olympiques, au mail Ada-Lovelace, à Saint-Denis, le 7 juillet 2023.

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