La température sera-t-elle supportable au village olympique à l’été 2024 ? Depuis plusieurs semaines, la question agite les fédérations sportives dont les athlètes seront présents à Paris. Alors que les organisateurs s’engagent à ce que la température intérieure reste au moins inférieure de 6 degrés aux températures extérieures les plus élevées, André-Pierre Goubert, directeur du pôle olympique et du sport de haut niveau au Comité national olympique et sportif français (CNOSF) assure n’être « pas trop inquiet ».
Pour des raisons environnementales, le village olympique des Jeux de Paris 2024 a été conçu sans climatisation. Ce point a ému plusieurs fédérations. Qu’en est-il du côté français ?
Je ne suis pas trop inquiet. Les technologies utilisées pour la construction du village sont très avant-gardistes. L’avantage d’être nation hôte nous a permis de rapidement choisir nos bâtiments. Nous avons regardé leur emplacement par rapport aux différents services, et leur orientation. Nous sommes sur le secteur E, côté Saint-Ouen, à l’ouest de la Cité du cinéma, proche de la Seine.
Nous occuperons trois bâtiments – dont un que nous partagerons – pour héberger 450 personnes. Une seule façade de ces trois immeubles est orientée au sud. Tous sont équipés de planchers rafraîchissants – comme une très grande partie du village –, sont ceinturés de balcons, ce qui fait de l’ombre en dessous. Il y a des volets aux fenêtres. Enfin, on a des ouvertures à un seul vantail, et non des grandes baies vitrées. J’ai d’ailleurs été impressionné par le verre qui a été posé : du triple vitrage, très efficace.
L’absence de climatisation n’est donc pas un sujet pour la délégation française ?
Non. Il est arrivé qu’il y ait des villages sans clim, d’autres avec. A Sydney, en 2000, il n’y en avait pas. Certes, c’était la mi-septembre, dans l’hémisphère Sud, donc au printemps. Mais trois jours après notre arrivée, on a basculé en été. A aucun moment, cela nous a manqué.
A Tokyo, il y avait la clim. Les chambres donnaient sur une coursive, sur laquelle les unités de refroidissement étaient installées. Non seulement, c’était très bruyant, mais l’air froid sortait à la tête des lits. Les athlètes coupaient tout pour éviter de trop grandes différences de température.
Paris 2024 garantit une température intérieure d’au moins 6 degrés au-dessous des températures extérieures. Qu’en a-t-il été lors des dernières vagues de chaleur ?
Nous avons fait des relevés. Le 25 juin, il y a eu un pic à 37,6 °C, à Paris. Alors que le plancher rafraîchissant n’était pas encore en fonctionnement, que l’immeuble n’était pas étanche car pas terminé, que les volets étaient ouverts, on a mesuré 23 °C au premier et au deuxième étage. C’est en dessous de 26 °C, la température à ne pas dépasser pour une bonne récupération la nuit.
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