Un héritier de la famille Peugeot pour sauver le club fondé par le constructeur automobile à la fin des années 1920. Le scénario dont rêvent depuis plusieurs jours tous les supporteurs du FC Sochaux-Montbéliard (FCSM) est devenu un peu plus concret, mercredi 26 juillet. Après de longues négociations, Romain Peugeot – arrière-petit-fils du fondateur du FCSM – a trouvé un accord avec Nenking, le groupe chinois propriétaire du club depuis 2019, pour un rachat.
La reprise par l’héritier Peugeot du club à hauteur de 67 % permettrait au FCSM de saisir le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) pour tenter de faire invalider la décision de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG). Le 11 juillet, le gendarme financier du football français avait confirmé en appel la rétrogradation à titre administratif du club sochalien en National (la troisième division française), en raison d’un déficit initial évalué à 22 millions d’euros, réduit à 12 millions d’euros après la vente de nombreux joueurs de l’effectif.
Ces dernières semaines, les dirigeants du club, les acteurs locaux et de potentiels repreneurs se sont mobilisés pour tenter de trouver ces 12 millions d’euros, afin d’éviter que le club ne dépose le bilan et ne soit rétrogradé au niveau amateur pour la première fois de son histoire. Romain Peugeot, qui avait déjà fait part de sa volonté de racheter le FCSM en 2016, un an après le désengagement de Peugeot du club que le constructeur avait lui-même fondé, s’est ainsi mobilisé pour trouver les fonds et est entré rapidement en négociations avec Nenking.
La CNOSF avant la FFF
Le groupe chinois, qui souhaitait se retirer intégralement du club, devrait finalement rester actionnaire à hauteur de 33 %. Dirigé par Frankie Yau, l’actuel président du club sochalien, il s’est engagé dans une lettre d’intention à verser 4 des 12 millions d’euros requis. Romain Peugeot, accompagné d’investisseurs locaux, a promis d’apporter sur la table les 8 millions restants. « Si on [les repreneurs] n’a pas réuni l’intégralité des 12 millions d’euros, c’est qu’on a manqué de temps », explique au Monde Jean-Claude Plessis, ancien président du club impliqué dans le dossier. « C’est une excellente nouvelle pour le FCSM. Mais il y a encore beaucoup de travail à faire », a déclaré Damien Meslot, le maire de Belfort, à l’AFP.
Face à l’urgence de la situation – la saison 2023-2024 de Ligue 2 doit débuter le 5 août prochain –, le FC Sochaux a prévu de saisir dès aujourd’hui le CNOSF. C’est devant cette instance que les repreneurs devront justifier l’apport de 12 millions d’euros dans les comptes. Le CNOSF rendra un avis sur la situation du club et la possibilité pour celui-ci de rester en Ligue 2. Le comité exécutif (comex) de la Fédération française de football (FFF) devra ensuite se réunir pour confirmer ou non cette décision et potentiellement invalider la position initiale de la DNCG.
Si le FC Sochaux passe ces deux étapes sans encombre, il pourra disputer la prochaine saison de Ligue 2. Le chemin est donc encore long, mais, mercredi, le club du Doubs a franchi une première étape susceptible de rassurer des supporteurs inquiets depuis de nombreuses semaines pour l’avenir du FCSM. « On sent vraiment que la fédération et le monde du football nous sont favorables », estime M. Plessis.
L’an dernier, après avoir apporté les garanties nécessaires, les Girondins de Bordeaux avaient bénéficié d’un avis favorable du CNOSF et du comex de la FFF, avant de disputer la saison de Ligue 2. Si rien n’est encore joué, le FC Sochaux espère aboutir au même dénouement.