« Le développement du football féminin est central, car il permet l’expression de nouvelles valeurs »

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Alors que débute le 20 juillet la Coupe du monde de football féminin en Nouvelle-Zélande et en Australie, et à quelques semaines des championnats d’Europe de flag football féminin en Irlande, le développement du sport féminin joue un rôle central dans l’évolution des représentations.

Le sport, tout comme le cinéma, la littérature et l’art en général, par les images qu’il crée, ouvre de nombreux possibles sur les multiples façons d’être au monde, sur les intelligences de jeu, cognitives et relationnelles entre les individus. « Le football est un jeu stupide pour personnes intelligentes », rappelle souvent la vice-capitaine de l’équipe d’Italie, Elena Linari, preuve que ce sport, loin des clichés véhiculés, requiert une grande intelligence.

Le sport est fondamental dans la construction des futures générations, dans la représentation de toutes les façons d’être dans une société, et c’est précisément en ayant conscience de cela et afin de promouvoir l’inclusion que des équipes amateures se sont développées comme les Lupi, à Rome, ou les Dégommeuses, en France.

On pourrait se dire, dans une période où l’accès aux ressources est sous forte tension, où les pénuries en tous genres se multiplient, et où la production et la réalisation par le travail sont presque les uniques éléments valorisés chez un individu, qu’il n’y aurait pas de place pour du superflu, et donc douter de l’utilité de tout ce qui est de l’ordre du divertissement. Pourtant, c’est bien dans ce contexte en particulier, que la culture et le sport sont fondamentaux pour maintenir les liens entre les individus.

Une arme de soft power

Et le sport a ici un rôle politique, non pas dans un sens nécessairement partisan, mais bien dans le sens étymologique, premier du mot : du lien entre les citoyens et l’organisation de la cité. Il permet de se reconnecter à nos corps, à tout ce qui fait que les êtres humains ne sont pas des robots au service de la production de biens de consommation, mais qu’ils peuvent aussi créer d’autres espaces, de plaisir, d’être ensemble, pour le public, pour le jeu, pour le collectif, pour soi.

Il est peut-être paradoxal de pointer cette nécessité dans une période où certains sports n’ont jamais généré autant de profits, comme le football masculin. Mais celui-ci, aussi plaisant puisse-t-il être, n’est-il pas à l’image de l’écart qui se creuse entre les ultra-riches et le reste de la population ? N’est-il pas avant tout devenu une arme de soft power, en même temps qu’un miroir grossissant de l’élitisme des sociétés actuelles ? Ceux qui réussissent perçoivent en une année ce dont ils n’ont pas besoin de cumuler pour leur vie entière, et ceux qui échouent se retrouvent dans la difficulté à survivre.

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