
Au coup d’envoi de la 110e édition du Tour de France, l’Espagnol Pello Bilbao avait un « rêve » : gagner une des deux premières étapes disputées dans son Pays basque natal. C’est finalement sur les routes d’Auvergne, mardi 11 juillet, qu’il a été réalisé. Le coureur de la Bahrain-Victorious a réglé au sprint un petit groupe d’échappés à Issoire (Puy-de-Dôme) lors de la 10e journée de course. De son propre aveu : « Une victoire absolument extraordinaire. »
Sur le podium protocolaire, il a levé un doigt au ciel, en hommage à son équipier Gino Mäder, mort le 16 juin après une chute sur le Tour de Suisse. « J’avais le sentiment que je devais gagner pour Gino, a expliqué Pello Bilbao au micro de France Télévisions. Au début [du Tour], ça a été dur de dompter ses émotions, mais aujourd’hui je me suis concentré sur l’arrivée, j’ai essayé de contrôler ce qui se passait dans ma tête. Quand j’ai franchi la ligne, c’était une explosion incroyable de sentiments. »
Avant le grand départ le 1er juillet, il avait par ailleurs annoncé qu’il suivrait l’exemple du Suisse et verserait un euro à une association pour chaque homme qu’il devancerait au long des vingt et une journées de course ; à l’issue de la première semaine, la cagnotte s’élève déjà à 1 204 euros.
L’Espagnol, qui avait raconté à Vélo Magazine en juin « qu’il n’était pas facile de se faire plaisir » sur la Grande Boucle, a retrouvé le sourire. Au-delà de s’offrir son premier succès en quatre participations à l’épreuve, Pello Bilbao met fin à cinq ans de disette espagnole sur cette dernière – aucun de ses compatriotes n’ayant remporté une étape depuis Omar Fraile en 2018 à Mende (Lozère). « C’est un sentiment incroyable, a expliqué le coureur de 33 ans. Plus ça prend du temps d’atteindre un objectif, plus on l’apprécie. Treize ans [de carrière professionnelle] à attendre un moment comme ça. »
Cerise sur le gâteau, il réalise aussi la belle opération au classement général, remontant de la 11e à la 5e place, à 4 min 34 s du maillot jaune, le Danois Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma).
Attaque de Pogacar
Après un jour de repos, le peloton remontait en selle, mardi, pour 167 kilomètres d’un parcours particulièrement accidenté dans le Puy-de-Dôme. Au programme : cinq difficultés répertoriées, 3 219 m de dénivelé positif, et moins de 10 kilomètres de portions avec une pente de 0 %. Bref, une étape casse-pattes… A fortiori dans une chaleur étouffante, le mercure dépassant aisément les 35 °C.
« Toutes les équipes voudront être dans l’échappée, ça va être intéressant ! », prophétisait Victor Campenaerts (Lotto Dstny) avant le départ donné depuis le parc de Vulcania. Le Belge ne s’y est pas trompé. Tous les ingrédients réunis pour un départ explosif, il ne manquait plus que Tadej Pogacar pour y ajouter son grain de sel. Pas question pour le coureur de l’équipe UAE Emirates, deuxième au général, de laisser un peu de répit à son rival Jonas Vingegaard. Le Slovène a donc attaqué dans les premiers kilomètres de l’étape, suivi de près par le Danois, pendant que le peloton explosait.
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