Paris 2024 : Colombes mise sur l’« effet JO » pour conforter ses investissements sur les équipements sportifs

Des surprises il y en a eu, mais, au final, le calendrier devrait être tenu. C’est l’assurance que donne Patrick Chaimovitch, le maire (Europe Ecologie-Les Verts) de Colombes (Hauts-de-Seine), à propos de la piscine communale, retenue pour être le centre d’entraînement des délégations de natation artistique pendant les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) et, qui, dans cette perspective, fait l’objet d’une rénovation complète.

« Nous avons eu beaucoup de surprises sur le chantier », commencé en mai 2022, explique l’élu, évoquant la présence d’amiante et de ferronneries rouillées obligeant à reprendre les fixations des structures. « Nous avons revu les plannings, les moyens humains ont été renforcés et elle sera livrée à temps », avance néanmoins M. Chaimovitch. La mise à disposition de l’ouvrage pour les Jeux est prévue pour juin 2024.

Cette piscine fait partie des équipements qui constitueront l’« héritage matériel » des Jeux, mis en avant par les organisateurs de l’événement. L’opération de rénovation coûtera 40,3 millions d’euros, dont 34,5 millions pour la ville et 2,3 millions pour la Solideo, la société publique en charge des ouvrages olympiques, le reste devant être financé par la Métropole du Grand Paris et par la région (qui n’a toutefois toujours pas confirmé son apport de 800 000 euros).

Après les Jeux, la ville de Colombes ambitionne de faire de cette piscine un centre régional d’entraînement de natation artistique. « Il y a des discussions en ce sens avec la fédération », déclare M. Chaimovitch.

Environ 80 millions d’euros d’investissements

Le stade historique Yves du Manoir, celui-là même où avaient eu lieu notamment les cérémonies d’ouverture et de clôture des JO en 1924, en cours de rénovation, profitera lui aussi de cet « héritage JO » : avec une capacité d’accueil de 12 000 spectateurs, il accueillera les compétitions olympiques de hockey sur gazon et hébergera ensuite le siège de la Fédération de hockey sur gazon, devenant centre national d’entraînement de cette discipline.

A la faveur de cette rénovation du stade, financée par la Solideo, le département et la région (94,2 millions d’euros au total), la ville espère aussi pouvoir y ré-attirer l’équipe de rugby du Racing, partie de Colombes pour La Défense Arena, dans la ville voisine de Nanterre, depuis fin 2017. « Il y a des discussions, non finalisées. Le Racing, que nous avons rencontré, réfléchit. Nous sommes plutôt confiants », avance le maire.

Pour Colombes, les JO sont aussi l’occasion de s’ouvrir à l’international. La commune a fait référencer deux centres de préparation des Jeux : une salle de boxe et les courts de son club de tennis. Reste, maintenant, à y attirer des délégations internationales pour qu’elles s’y installent en amont des Jeux.

« Nous avons eu les visites de l’ambassadeur de Cuba, ainsi que d’une délégation thaïlandaise, pour la boxe. Nous attendons une réponse de la Thaïlande », explique M. Chaimovitch, qui affirme qu’« à la sortie de l’été nous aurons trouvé la solution ».

Quoi qu’il en soit, l’élu estime que les Jeux constitueront « un accélérateur » pour la politique d’investissements de la ville en matière d’équipements sportifs. « Sans les Jeux, nous aurions rénové la piscine par exemple, mais pas dans le même calendrier », souligne-t-il, tout en rappelant que sur la mandature, ce sont « environ 80 millions d’euros d’investissements » qui sont prévus pour la rénovation et la construction d’infrastructures sportives, « soit un tiers de notre capacité d’investissement ».