Tour de France 2023 : comment les coureurs s’adaptent à la canicule, de nouveau présente sur la Grande Boucle

0 Shares
0
0
0
Un camion de pompiers asperge le public à Issoire (Puy-de-Dôme), le 11 juillet 2023, lors de la 10e étape du Tour de France.

Chaque matin, les directeurs sportifs des vingt-deux équipes engagées dans le Tour de France scrutent le profil du parcours, l’état de forme des troupes et la météo. Mardi 11 juillet, à l’aube de la 10e étape entre Vulcania et Issoire, remportée par Pello Bilbao (Bahrain-Victorious), il ne leur a pas échappé que le département du Puy-de-Dôme figurait en vigilance jaune canicule, selon Météo-France.

Lire aussi sur le Tour de France 2023 : Article réservé à nos abonnés La belle opération de Pello Bilbao, qui rend hommage à son coéquipier Gino Mäder

« Quand on est descendus vers l’arrivée, on sentait vraiment des vagues de chaleur », raconte Matis Louvel, au pied du car Arkéa-Samsic. Sur la ligne, peu après 17 heures, le mercure affichait 38 degrés Celsius (°C) avec un ressenti avoisinant 42 °C. Digne d’une rôtissoire. A peine descendus de leur vélo, les coureurs s’infiltraient dans leur car, titubants et le visage marqués par la fatigue. « On s’attendait à ce qu’il fasse chaud. On a l’information depuis deux jours, alors on a préparé les organismes », explique Samuel Maraffi, médecin pour la formation TotalEnergies.

Car fournir une activité physique intense sous de fortes chaleurs n’est évidemment pas sans danger pour la santé. « Il y a deux risques majeurs, complète Jacky Maillot, son homologue au sein de la Groupama-FDJ. La déshydratation, avec éventuellement des malaises et des pertes de connaissance, ou l’hyperthermie d’effort, quand la température centrale du corps augmente trop, ce qui peut provoquer une perte de vigilance. » Les connaissances scientifiques étant de plus en plus précises, les équipes sont « plus inquiètes [des conséquences en termes de] performance que [d’un point de vue] médical », explique Samuel Maraffi.

« J’ai fait un petit coup de chaud », a admis David Gaudu (Groupama-FDJ), en grande difficulté au début de la journée. Tout comme Romain Bardet, qui « a surchauffé », a affirmé à l’AFP son directeur sportif chez DSM-Firmenich, Matthew Winston. La chaleur dégagée par le muscle, cumulée à la température extérieure, peut expliquer ce type de défaillances.

Deux fois plus de bidons d’eau

Pour se prémunir contre ce phénomène, les équipes s’organisent en amont pour préparer les corps. Trois techniques – peu recommandables aux amateurs – sont utilisées dans la préparation : l’entraînement dans un milieu naturellement chaud, dans une pièce chauffée artificiellement à une température souhaitée ou l’acclimatation passive grâce à des séances de sauna. « Quand il fait chaud avant l’été, j’essaie d’aller rouler sur les heures du midi pour habituer mon corps à la chaleur », poursuit Matis Louvel.

Pendant l’étape, on a aperçu un camion de pompier asperger d’eau le public et le Luxembourgeois Kevin Geniets faire de même avec ses coéquipiers, un à un. D’autres glissaient des glaçons dans leur cou. « En faisant ça, on abaisse la température du corps de 0,4 °C pendant une vingtaine de minutes. C’est très agréable pour les coureurs », précise Jacky Maillot, qui ajoute devoir « assurer des stratégies de réhydratation ». Au mieux, en buvant régulièrement pendant l’étape, l’athlète ne pourra compenser que 50 % de ses pertes de la journée. « Quand on est déshydratés, on n’arrive pas à retrouver du jour au lendemain une hydratation parfaite, prévient Jacky Maillot. Il faut deux ou trois jours pour récupérer, cela génère beaucoup de fatigue. »

Il vous reste 45.42% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

0 Shares
Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

You May Also Like