Ultime mission réussie pour la fusée Ariane-5

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La fusée Ariane-5 décolle du Centre spatial guyanais de Kourou, le 5 juin 2023.

Vingt-sept ans de service et un dernier tir réussi : la fusée Ariane-5 a tiré sa révérence, mercredi 5 juillet soir, au Centre spatial guyanais de Kourou en envoyant deux satellites en orbite.

Après deux reports, − le 16 juin pour une raison technique, puis le 4 juillet à cause de la météo −, Ariane-5 a décollé avec succès à 19 heures locales (jeudi à minuit, heure de Paris). Au bout d’une trentaine de minutes, le satellite de communications militaires français Syracuse 4B et le satellite de télécommunication allemand Heinrich-Hertz se sont séparés du lanceur pour être placés en orbite.

La mise en orbite du satellite français « marque un tournant majeur pour nos armées : meilleures performances et meilleure résistance aux brouillages », s’est félicité sur Twitter le ministre des armées français, Sébastien Lecornu.

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Des débuts difficiles, puis un enchaînement de succès

Cet ultime tir d’Ariane-5 s’est déroulé sous les yeux de centaines de spectateurs réunis sur place, parmi lesquels des officiels locaux ou encore l’ancienne garde des sceaux Christiane Taubira. Certains collaborateurs ont laissé éclater leur joie après le décollage réussi, tandis que des applaudissements ont salué la deuxième séparation.

Il s’agissait du 117e vol de la fusée, qui a connu des débuts difficiles : elle avait explosé juste après le décollage lors de son vol inaugural en 1996. L’appareil n’a ensuite subi qu’un seul autre échec, en 2002. « On a mis deux ans à revenir en vol », a rappelé le directeur technique du maître d’œuvre ArianeGroup, Hervé Gilibert.

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La suite de l’histoire est un enchaînement de succès, Ariane-5 se forgeant une réputation de fiabilité telle que la NASA lui confie même son emblématique télescope James-Webb, d’une valeur de dix milliards de dollars (9,21 milliards d’euros). Le lancement, réussi le jour de Noël en 2021, marque l’apothéose pour celle qui envoya les sondes Rosetta sur la comète Tchouri (2004) et Juice vers Jupiter, en avril 2023.

Douze pays ont participé à la fabrication de ce lanceur lourd, « le fer de lance de l’Europe spatiale », selon les mots de Daniel Neuenschwander, directeur du transport spatial de l’Âgence spatiale européenne (ESA).

Résister à SpaceX

Avec une capacité de lancement doublée par rapport à Ariane-4, la cinquième du nom permet à l’Europe de s’imposer sur le marché des satellites, profitant d’un « creux » côté américain. Une situation qui depuis s’est inversée.

Ce vol d’adieu d’Ariane-5 sera suivi de longs mois de vide en attendant la future numéro six − au mieux 2024 − dont le déploiement pâtit de retards cumulés. Plus puissante et plus compétitive avec des coûts divisés par deux par rapport à sa prédécesseure, Ariane-6 a été conçue pour tenir tête à la société américaine SpaceX d’Elon Musk, qui réalise plus d’un tir par semaine.

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Les essais pour sa qualification battent leur plein, mais l’ambiance est morose à Kourou. La fin d’Ariane-5 va entraîner 190 suppressions de postes sur 1 600, la nouvelle fusée ayant des besoins réduits en main-d’œuvre et en maintenance.

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Le Monde avec AFP


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