Plein-emploi : Emmanuel Macron durcit le ton pour répondre à son obsession

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Conférence de presse du président de la République, Emmanuel Macron, au Palais de l’Elysée, à Paris, le 16 janvier 2024.

L’objectif de plein-emploi d’Emmanuel Macron s’éloigne un peu plus. Marqueur du second mandat du président de la République, l’ambition d’atteindre en 2027 un taux de chômage autour de 5 % de la population active, contre 7,4 % actuellement, se heurte au ralentissement de la croissance. Celui-ci a contribué, au dernier trimestre 2023, à la hausse de 0,2 % du nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris, sauf Mayotte), selon les statistiques diffusées, jeudi 25 janvier, par France Travail (ex-Pôle emploi).

Ainsi, cet indicateur s’élève désormais à 3,033 millions – un chiffre en augmentation pour le deuxième trimestre de suite tout en étant en très léger recul par rapport à celui observé un an plus tôt. En tenant compte de ceux qui occupaient un poste, il y avait 5,4 millions d’inscrits à France Travail sur les trois derniers mois de 2023.

Face à cette situation, annonciatrice de lendemains moroses sur le front de l’emploi, le chef de l’Etat ne désarme pas. Il entend impulser de nouveaux changements, quitte à s’attaquer, une fois de plus, aux droits des chômeurs. Lors de sa conférence de presse du 16 janvier, il a annoncé son intention de fixer « des règles plus sévères quand des offres d’emploi sont refusées » tout en proposant « un meilleur accompagnement de nos chômeurs ».

Des déclarations réitérées, le lendemain, à Davos (Suisse), lors du Forum économique mondial : « Nous allons ouvrir un deuxième temps de notre réforme du marché du travail en durcissant les règles de l’assurance-chômage », a-t-il dit. Son discours fait suite aux nombreuses sorties, durant l’automne 2023, de Bruno Le Maire, pour lequel le plein-emploi serait hors de portée, « à modèle constant ». Le ministre de l’économie plaide notamment pour que les seniors, aujourd’hui bénéficiaires d’un traitement de faveur, soient soumis aux mêmes conditions d’indemnisation que les autres.

« Risque marginal vis-à-vis de l’opinion »

Depuis l’arrivée au pouvoir de M. Macron, en 2017, la situation des personnes privées d’emploi a déjà beaucoup évolué, avec des paramètres de plus en plus stricts pour percevoir une allocation : allongement de la durée de cotisation pour l’ouverture des droits, modification du calcul de la prestation, qui se traduit par une baisse du montant mensuel pour les précaires, refonte du barème de sanctions infligées à ceux qui manquent à leurs obligations, réduction de 25 % de la durée d’indemnisation, fermeture du dispositif pour les salariés en CDD qui repoussent par deux fois une offre en CDI…

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