A la mairie de Lille, la succession de Martine Aubry est ouverte

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La maire (PS) de Lille, Martine Aubry, lors d’une journée d’action nationale contre la réforme des retraites portée par le gouvernement, à Lille, le 23 mars 2023.

Martine Aubry l’a assuré : « C’est mon dernier mandat. » La maire socialiste de Lille a redit, lundi 16 octobre, ce qu’elle avait déjà affirmé lors de la victoire de sa liste en… 2014. Elle ne sera pas la prochaine maire de la quatrième ville de France. « Des circonstances exceptionnelles » ont changé son objectif avant les municipales de 2020, justifiant sa volte-face par « l’ultralibéralisme » de la politique menée par Emmanuel Macron.

La dauphine de Pierre Mauroy, qui a eu 73 ans en août, ne rebriguera donc pas les suffrages des Lillois ; cette fois elle est formelle. Le 27 septembre, un de ses anciens adjoints, le député socialiste Roger Vicot, avait annoncé dans La Voix du Nord être candidat à sa succession. En réponse, le jour même, la majorité municipale signait un communiqué dénonçant la méthode, peu habituelle à Lille où les édiles choisissent leurs dauphins depuis des décennies – la mairie assurait alors que le fait qu’elle n’ait pas préparé sa succession n’y était pour rien. Augustin Laurent (maire de 1955 à 1973) avait adoubé Pierre Mauroy (1973-2001) qui, à son tour, était allé chercher en 1995 la fille de Jacques Delors. Les militants socialistes avaient suivi, à chaque fois, votant sans broncher pour les successeurs désignés.

« Un élu député, pour lequel nous n’avons pas ménagé nos efforts pour qu’il le soit, nous dit : “Je suis candidat.” Ce n’est pas notre façon de concevoir l’avenir », ont réagi les adjoints et conseillers municipaux de l’équipe de Mme Aubry. Ils faisaient ainsi mine d’oublier que si celle-ci a été élue maire pour la quatrième fois en 2020, elle le doit aux voix des Lommois, ville associée à Lille, qui lui ont apporté la poussière de votes qui lui faisaient défaut pour l’emporter – 227 très exactement.

Une influence qui s’érode

« Le deal avec Martine Aubry était que nous ferions le choix de celui qui sera le mieux placé le moment venu », rappelle M. Vicot qui s’est dit « étonné de la réaction disproportionnée » à l’annonce de ses ambitions pour 2026. Et de justifier son coup d’éclat : « Une succession, ça se prépare ! » Surtout quand les socialistes ont frôlé la défaite, sous-entend-il. Il est loin le temps où les Lillois offraient de confortables victoires à leurs maires et c’est d’ailleurs parce que M. Mauroy commençait à se sentir menacé qu’il avait appelé à ses côtés Mme Aubry. Elue au conseil municipal en 1995, elle lui succédera comme maire en 2001 puis à la tête de la communauté urbaine. En 2008, elle était réélue dans un fauteuil avec plus de 66 % des suffrages.

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