Entre le déplacement en Inde, les 9 et 10 septembre, pour le G20, la visite en France du roi britannique Charles III, du 20 au 22 septembre, puis celle du pape François, les 22 et 23 septembre, ce devait être une tranquille séquence de « proximité » pour le président de la République. Un moment de communion avec la France des clochers, celle qui s’inquiète de voir ses églises de village se délabrer. En visite à Semur-en-Auxois et à Bussy-Rabutin, dans la Côte-d’Or, vendredi 15 septembre, Emmanuel Macron a lancé un appel à la générosité nationale, en ouvrant une collecte pour restaurer les édifices religieux en perdition.
Mais la séquence a eu son lot de polémiques. Lorsque le chef de l’Etat est arrivé à Semur-en-Auxois, vers midi, il n’y avait pas grand monde dans les rues. Les restrictions de circulation étaient drastiques. Au point que le sénateur Les Républicains Alain Houpert s’est insurgé sur le réseau X (anciennement Twitter), annonçant qu’il ignorerait « ce rendez-vous qui n’a plus rien de républicain ».
Quelques dizaines de citoyens étaient bien cantonnés, à l’écart des journalistes, dans un coin de la place de la collégiale que M. Macron venait visiter. Quelques applaudissements, une huée isolée, un bain de foule, puis il s’est engouffré dans l’église, accompagné de son épouse, Brigitte, de l’animateur Stéphane Bern, et des autorités locales.
« C’est ma place d’y aller »
La concomitance de cette visite présidentielle, en soutien aux églises, avec celle à venir du pape a pu être interprétée comme une tentative, de la part d’Emmanuel Macron, d’envoyer un message aux catholiques. Sorti de la collégiale, le chef de l’Etat a dû expliquer son choix d’assister à la messe que doit célébrer François, à Marseille, le 23 septembre. « C’est ma place d’y aller », s’est-il justifié, précisant qu’il ne s’y rendrait pas « en tant que catholique », mais « en tant que président de la République française, qui est en effet laïque ». Il assure qu’il n’aura pas « de pratique religieuse lors de cette messe ».
Pas de quoi éteindre les critiques indignées de la gauche. « Non, monsieur le président, ce n’est pas votre place d’aller à la messe du pape, a rétorqué le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, sur le réseau X. Lui souhaiter la bienvenue à l’arrivée et même à son départ : oui, bien sûr. Mais l’Etat laïque ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte. »
Quant au déplacement consacré au patrimoine religieux de vendredi, l’Elysée a démenti qu’il soit lié à l’arrivée de François. « C’est un engagement du 5 juin, affirme un conseiller du chef de l’Etat. C’est lié aux Journées du patrimoine [les 16 et 17 septembre] et nullement à la visite du pape. » Le 5 juin, en effet, au Mont-Saint-Michel (Manche), M. Macron avait tracé les grandes lignes de la mobilisation nationale en faveur du patrimoine religieux.
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