
A moins d’un an des élections européennes de juin 2024, le bras de fer se poursuit, à gauche, entre les partisans d’une liste aux couleurs de la Nouvelles Union populaire écologique et sociale (Nupes) et les autres. Lors d’une conférence de presse, le 6 septembre, le forum européen des jeunes de la Nupes a présenté un « programme commun » composé de 166 mesures sur les « urgences sociales, écologiques et démocratiques ». « Tout ce qui nous manque, c’est une liste pour porter ce programme », a lancé Julien Vaillant, coordinateur de Jeunes Génération.s.
Objectif de la manœuvre : exercer un « coup de pression » pour aller « convaincre nos aînés », a enchaîné Emma Rafowicz, présidente des Jeunes socialistes. Clovis Daguerre, des Jeunes écologistes, a mis en garde contre le risque de « perdre la bataille culturelle » face à la droite et à l’extrême droite, se démarquant d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), qui défend bec et ongles une stratégie autonome. Seuls les jeunes communistes n’étaient pas présents, alignés sur la décision du secrétaire national du parti, Fabien Roussel, de faire cavalier seul.
Militant pour une campagne unitaire, Jean-Luc Mélenchon n’a pas boudé son plaisir, voyant dans cette sortie « la meilleure réponse au sectarisme des appareils des partis de la gauche d’avant ». « Pourquoi pas une liste commune de ces jeunes unionistes ? », a-t-il poursuivi, en référence à une idée lancée par le jeune « insoumis » Aurélien Le Coq, quelques heures plus tôt. « Si pour débloquer la situation, il faut une liste des jeunes de la Nupes, si c’est le seul choix qui nous reste, alors pourquoi pas », prévenait ce dernier.
« Ouverts à toutes les discussions »
Le 5 septembre, La France insoumise (LFI) avait pris ses distances avec Ségolène Royal. Aux journées d’été de LFI à Valence, l’ancienne candidate socialiste à la présidentielle leur avait offert de prendre la tête d’une union de la gauche pour le scrutin de 2024. Sans valider formellement cette proposition, Jean-Luc Mélenchon s’était montré enthousiaste. « Moi je veux approuver son initiative, sa contribution à la bataille pour l’union », commentait-il, samedi 26 août, sur TF1.
Mais la perspective de voir débarquer l’ancienne socialiste a créé un trouble chez les militants « insoumis ». Le mouvement a donc jugé nécessaire de « la débrancher ». Tout en remerciant l’ancienne candidate à la présidentielle pour son offre de services, LFI s’est finalement dit plus favorable à « une tête de liste issue de EELV ». Ségolène Royal a préféré ne pas commenter cette mise au point. En privé, elle n’y voit aucune incohérence avec les déclarations de Jean-Luc Mélenchon, qui ne l’a pas officiellement désignée comme sa candidate. Elle affirme qu’elle poursuit son combat, et continue de se poser en « force fédératrice » à gauche.
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