Deux membres du gouvernement, au lieu d’un, sont désormais spécifiquement chargés des questions du logement et de la ville, revenues sur le devant de la scène, avec, d’une part, la crise du logement – trop cher et trop difficile à trouver – et, d’autre part, les émeutes urbaines consécutives à la mort du jeune Nahel M., le 27 juin, à Nanterre. Mais l’annonce qu’Olivier Klein, ministre délégué chargé de la ville et du logement depuis juillet 2022, est remplacé à la fois par Patrice Vergriete, maire divers gauche de Dunkerque (Nord), sur le volet logement, et par Sabrina Agresti-Roubache (Renaissance), députée des Bouches-du-Rhône, sur le volet ville, a été diversement accueillie par les acteurs et les spécialistes de ces secteurs.
La Fnaim, premier syndicat des professionnels de l’immobilier, a salué la création d’« un ministère de plein exercice » consacré au logement, quelques heures avant d’être démenti par le communiqué de l’Elysée : M. Vergriete a été, comme Olivier Klein avant lui, nommé ministre délégué, placé sous la tutelle du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu. « L’annonce d’un ministère délégué entièrement consacré à cette problématique est positive », a néanmoins estimé la Fédération des promoteurs immobiliers.
« Ville et logement ont très souvent été séparés, et cela peut se comprendre, car la politique de la ville peut être plus tournée vers les questions sociales que vers la transformation physique des quartiers », souligne de son côté Jean-Claude Driant, professeur à l’école d’urbanisme de Paris. « Cette partition ne me choque pas : j’ai eu l’impression que mener deux gros chantiers, celui du Conseil national de la refondation dédié au logement et celui de la négociation des nouveaux contrats de ville, faisait beaucoup pour Olivier Klein. En revanche, il est important que les deux travaillent ensemble », considère Catherine Arenou, maire divers droite de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) et première vice-présidente de l’Association des maires ville et banlieue de France.
« Il faut veiller à ne pas créer deux univers parallèles. La ségrégation sociale et la rénovation urbaine sont des questions de la politique de la ville très liées au logement », insiste le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert. A l’instar d’autres interlocuteurs, la sénatrice Dominique Estrosi Sassone (Les Républicains, Alpes-Maritimes), corapporteuse d’un rapport sur la politique de la ville, appréciait que ville et logement aient été réunis sous le gouvernement précédent : « Cela permettait de marcher sur deux jambes. »
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