Jean-Denis Combrexelle, nouveau bras droit d’une Elisabeth Borne confortée à Matignon

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Jean-Denis Combrexelle, alors directeur de cabinet du ministre de la justice, à Paris, en septembre 2022.

Y a-t-il plus incontestable, pour incarner le service de l’Etat, qu’un homme devenu le nom d’un rapport – le « rapport Combrexelle », sur la négociation collective, le travail et l’emploi ? Alors que le brouillard entoure la suite du quinquennat d’Emmanuel Macron et que l’incertitude a pesé durant trois mois sur l’avenir politique d’Elisabeth Borne, la première ministre a choisi pour diriger son cabinet un grand commis de la République. A 69 ans passés, Jean-Denis Combrexelle s’est installé, lundi 17 juillet, au prestigieux bureau du premier étage de Matignon, en remplacement d’Aurélien Rousseau, 47 ans, reparti au Conseil d’Etat avant de rejoindre la Caisse des dépôts et consignations.

Annoncée à l’Agence France-Presse lundi dans la matinée, cette nomination a immédiatement été perçue comme un signe avant-coureur du maintien de Mme Borne à son poste, confirmé par l’Elysée dans la soirée.

Spécialiste reconnu du droit du travail et des questions régaliennes, Jean-Denis Combrexelle dirigeait depuis mai 2022 le cabinet du garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti. Ce dernier, qui avait peu goûté d’être dépeint comme affaibli à son arrivée au gouvernement en mai 2020, avait jeté son dévolu sur le conseiller d’Etat comme potentiel bras droit s’il était reconduit au printemps 2022, afin de souffler ses détracteurs les plus féroces.

« Il n’est pas un nouveau-né en matière de haute administration », euphémise Eric Dupond-Moretti auprès du Monde, à propos de cet homme toujours en activité après avoir dépassé de quelques printemps l’âge de la retraite. « Il jouit d’une excellente réputation, elle est devenue à mes yeux une vérité », résume le ministre de la justice.

Symbole de la méritocratie républicaine

Elisabeth Borne, en revanche, le connaît peu et n’a jamais travaillé directement avec lui. Ces derniers mois, Aurélien Rousseau, désireux de quitter la Rue de Varenne, avait sondé celui qu’il considère comme un ami et un « grand bonhomme ». Au Conseil d’Etat, les deux hommes étaient assis face à face, sous les bougies suspendues de la salle Bouffandeau, en 2021 – M. Combrexelle venait de quitter la très renommée section du contentieux du Conseil d’Etat, qu’il a présidée durant l’épidémie de Covid-19, alors que nombre de décisions du gouvernement étaient contestées devant la justice administrative. Il s’était lié à Aurélien Rousseau au point de relire le manuscrit de son livre, La Blessure et le rebond. Dans la boîte noire de l’Etat face à la crise (Odile Jacob, 2022).

Originaire de l’est de la France et d’« un quartier populaire de Nancy », signale le communiqué de presse de Matignon, Jean-Denis Combrexelle est dépeint en symbole de la méritocratie républicaine. Après avoir débuté comme attaché d’administration centrale, il a gravi les échelons, comme juge en tribunal administratif puis référendaire à la Cour de justice de l’Union européenne, avant d’atteindre la direction des affaires civiles et du sceau Place Vendôme, au tournant des années 2000.

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