« JDD » : des députés déposent une proposition de loi transpartisane pour l’indépendance des rédactions

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Une proposition de loi transpartisane plutôt que le silence et l’inaction. Des députés de tous bords, à l’exception du Rassemblement national (RN) et des Républicains (LR), devaient déposer, mercredi 19 juillet, un texte visant à « protéger la liberté éditoriale des médias sollicitant des aides de l’Etat ». Alors que cela fera un mois, ce week-end, que la rédaction du Journal du dimanche manifeste son refus d’accueillir Geoffroy Lejeune à sa tête par la grève, cette proposition de loi vise à conditionner les aides à la presse, mais aussi l’octroi de fréquences radio et télé, « à la mise en place d’un droit d’agrément des journalistes sur la nomination de leur directeur ou directrice de rédaction ».

« C’est une proposition d’urgence », justifie Sophie Taillé-Polian (Génération·s), à l’origine de l’initiative. Au vu du calendrier parlementaire cependant, et dans le meilleur des cas, le texte ne pourra pas être débattu avant le début du mois de décembre. « Pour nous, ce sera trop tard, reconnaît une gréviste. Ça aurait été sympa que ce genre de garde-fous existe avant. Mais on pense aussi aux autres. »

Dans l’esprit de Sophie Taillé-Polian, c’est bien d’une nouvelle « loi anti-Bolloré », après la loi Bloche de 2016, qu’il s’agit. L’ancien député socialiste avait donné son nom à un texte inspiré par la déroute d’i-Télé, aujourd’hui CNews, après son rachat par le groupe Vivendi, dont l’industriel breton est l’actionnaire principal. Destinée à renforcer la « liberté, l’indépendance et le pluralisme des médias », la loi avait notamment instauré la création de chartes déontologiques, négociées entre les directions de médias et les représentants des journalistes, et de comités d’éthique. En cours d’évaluation à l’Assemblée nationale, « elle est insuffisante, on ne peut pas le contester », estime l’élue du Val-de-Marne.

« Poser un premier jalon »

Faire de Vincent Bolloré une cible unique serait pourtant « contre-productif », prévient un interlocuteur de l’exécutif, pour qui un texte expressément « antimilliardaires » se heurterait au refus de nombreux députés. « C’est l’effet de la concentration sur la baisse du pluralisme en France qui me préoccupe », justifie d’ailleurs Violette Spillebout, la porte-parole du groupe Renaissance à l’Assemblée. Signataire du texte au même titre que son collègue Sacha Houlié, président de la commission des lois, elle avait exprimé son soutien à la rédaction du Journal du dimanche (JDD) dès la soirée organisée par Reporters sans frontières, le 27 juin.

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