A la Nupes, de la réforme des retraites à l’Ukraine, un an de discorde

0 Shares
0
0
0

Depuis les élections législatives de juin 2022, plusieurs sujets ont divisé les 142 députés de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), l’alliance de gauche entre le Parti socialiste (PS), La France insoumise (LFI), Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et le Parti communiste français (PCF). Passage en revue des principaux désaccords en un an de vie commune à l’Assemblée nationale.

Chine et Russie

Dès le mois d’août 2022, à peine deux mois après les législatives, la Nupes se divise sur la politique diplomatique française vis-à-vis de la Chine. Alors que Pékin menace d’envahir Taïwan et que Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre des représentants aux Etats-Unis, se rend en visite sur l’île, le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, déclare, sur son blog, que « Taïwan est une composante à part entière de la Chine ». Cette reprise du discours officiel des autorités chinoises est critiquée par les socialistes et les écologistes. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, déclare dans Le Journal du dimanche « ne faire aucune exception dès lors qu’il s’agit de défendre la démocratie et les droits humains ».

La guerre en Ukraine menée par la Russie a également été une source de tensions au sein de la Nupes. En mars, alors que le conflit ukrainien a débuté depuis plus d’un an, l’Assemblée nationale adopte une résolution reconnaissant comme un génocide l’Holodomor, cette grande famine orchestrée par les autorités soviétiques en Ukraine, en 1932 et en 1933. Les députés de LFI refusent de prendre part au vote et deux élus communistes votent contre.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Guerre en Ukraine : l’impossible compromis des gauches françaises

Cette position à l’égard de la Russie n’est pas nouvelle, elle avait déjà valu à Jean-Luc Mélenchon d’être traité de « complice des dictateurs » ou d’« agent complice de Poutine » par Anne Hidalgo, candidate du PS lors de la campagne présidentielle de 2022. Parallèlement, les demandes d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN ont été rejetées, dès l’été 2022, par les députés « insoumis » et communistes, alors que les deux autres partis de la Nupes les soutenaient.

Réforme des retraites

Une nouvelle fracture apparaît lors des débats sur la réforme des retraites à partir de janvier. La Nupes avait pourtant un objectif commun : ramener l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans. Mais un blocage a eu lieu sur la stratégie parlementaire à mettre en œuvre lors de l’examen du projet de loi à l’Assemblée nationale, notamment son article 7, instituant la retraite à 64 ans.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Réforme des retraites : la Nupes prise dans ses contradictions

Les « insoumis » ont usé de l’obstruction parlementaire – en déposant 13 000 amendements – pour empêcher l’examen du texte et le vote des députés sur cet article qu’ils estimaient trop risqué, provoquant la colère des autres partis de gauche et d’une partie des syndicats qui préféraient engager un débat de fond. La députée EELV de Paris Sandrine Rousseau avait alors déclaré qu’il y a « un effort à faire pour passer de LFI à la Nupes », dénonçant l’attitude du mouvement mélenchoniste de faire cavalier seul.

Il vous reste 37.84% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

0 Shares
Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

You May Also Like