« La visite du premier ministre indien Narendra Modi doit être l’occasion de l’encourager à mettre fin à la répression de la société civile »

0 Shares
0
0
0

Le 14 juillet est un jour sacré. La France célèbre la liberté et les droits humains qui sont au cœur de nos valeurs, de notre Constitution et de notre vision du monde. Dérouler le tapis rouge à un dirigeant autoritaire, en ce jour plus qu’en n’importe quel autre, c’est se moquer de notre histoire. Cela nuit également aux intérêts de la politique internationale française.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés L’armée indienne pourrait acquérir 26 avions de combat Rafale

Il est aujourd’hui clair que la démocratie indienne est en danger avec Narendra Modi comme Premier ministre. L’Inde est maintenant classée comme seulement « partiellement libre » par les experts du think tank Freedom House. Les journalistes et les militants sont emprisonnés sans procès.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Modi en 2014, les crimes haineux contre les minorités ont augmenté de 300 %, selon Deepankar Basu, professeur à l’université Massachusetts Amherst (Etats-Unis). Pour la seule année passée, on comptabilise 600 attaques contre des églises chrétiennes, selon United Christian Forum, une ONG basée à New Delhi.

L’Inde en passe de devenir un pays autoritaire ?

Ces agressions sont alimentées par la rhétorique nationaliste hindoue des dirigeants du pays et de Modi lui-même. Les citoyens indiens sont inquiets. Quatre Indiens sur cinq se disent préoccupés par l’état de leur démocratie, comme le démontre un récent sondage YouGov.

Si la démocratie tombe en Inde, cela n’affectera pas uniquement le 1,4 milliard d’habitants du pays, mais cela menacera la démocratie dans le monde entier. Et, plutôt que d’être un rempart contre les Etats autoritaires comme la Russie et la Chine, l’Inde deviendrait elle-même un pays autoritaire.

La politique étrangère de la France devrait viser à renforcer la démocratie, pas à l’affaiblir. Dans cet objectif, monsieur le président Emmanuel Macron, vous devriez utiliser cette visite comme une opportunité pour encourager le premier ministre Modi à mettre un terme à la répression de la société civile, assurer la liberté des grands médias et protéger la liberté religieuse. C’est à la fois la chose la plus juste et la plus sensée à faire.

Les signataires de cette tribune : Julia Cagé, économiste ; Vincent Cespedes, philosophe, compositeur, Catherine Clément philosophe ; Rokhaya Diallo, journaliste, autrice et réalisatrice ; Guillaume Gontard, sénateur EELV de l’Isère ; Christophe Jaffrelot, politiste ; Shumona Sinha, écrivaine ; Thomas Piketty, économiste ; Arnaud Viviant, critique, écrivain ; François Zimeray, ancien ambassadeur

Retrouvez la liste complète des écrivains ici.

source

0 Shares
Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

You May Also Like