
Retour à la normale après le long conflit lié aux retraites. Mercredi 12 juillet, la première ministre, Elisabeth Borne, a reçu, simultanément, à Matignon, les responsables des principales organisations syndicales et patronales afin de définir un programme de négociations sur des questions relatives au monde du travail. La réunion a permis de poser les premiers jalons d’un « agenda social » sur lequel subsistent encore plusieurs inconnues, tant au niveau de la méthode que du calendrier. La cheffe du gouvernement a promis de donner beaucoup de latitude à ses interlocuteurs et de reprendre dans la loi les compromis auxquels ils parviendraient. Un engagement « inédit », selon elle, qui prouve sa « confiance » dans le « dialogue » avec les représentants des travailleurs et des chefs d’entreprise.
A l’issue de cette rencontre « multilatérale », qui a duré une heure trois quarts, les leaders syndicaux et patronaux ont pris la parole à tour de rôle, face à la presse, dans la cour de l’hôtel de Matignon. L’atmosphère était plutôt détendue, parfois rigolarde, même si Sophie Binet a lancé quelques piques bien acérées contre l’exécutif : la secrétaire générale de la CGT a brocardé « l’échec consternant des “cent jours” annoncés par le président de la République », en faisant référence à cette période, ouverte à la mi-avril par Emmanuel Macron, qui était censée gommer les tensions autour de la réforme des retraites. Un désir d’apaisement que les récentes émeutes urbaines ont réduit à néant.
Plusieurs invités de la première ministre ont salué l’entretien avec celle-ci. C’était « utile », selon Marylise Léon, la numéro un de la CFDT, et François Hommeril, le président de la CFE-CGC. Un moment « important », ont renchéri Cyril Chabanier, le patron de la CFTC, et Patrick Martin, qui vient d’être élu à la tête du Medef. « Nous ouvrons une nouvelle page sur des sujets qui intéressent énormément d’actifs », a souligné, pour sa part, François Asselin, le dirigeant de la Confédération des petites et moyennes entreprises.
« On va poursuivre les échanges »
Comme l’a rappelé Frédéric Souillot, le secrétaire général de Force ouvrière (FO), les partenaires sociaux étaient venus à Matignon avec une « proposition d’agenda », rendue publique huit jours auparavant. La discussion de mercredi, entre eux et Mme Borne, s’est donc largement appuyée sur ce document. Sur un premier bloc de dossiers, les syndicats et le patronat pourront mener leurs pourparlers de façon « autonome » – c’est-à-dire sans avoir à se conformer aux prescriptions du pouvoir en place : gouvernance des groupes de protection sociale privés, valorisation des parcours syndicaux, amorce d’une réflexion sur l’extension de dispositifs de prévoyance en faveur des salariés non cadres…
Il vous reste 39.53% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.