Violences contre les maires : le plan du gouvernement accueilli avec enthousiasme et quelques réserves

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Emmanuel Macron s’entretient avec les maires dans la salle des fêtes de l’Elysée, à Paris, le 4 juillet 2023.

Ils sont satisfaits mais pas complètement rassurés. Des maires victimes d’agression et de menaces ces derniers mois se montrent partagés après les annonces du gouvernement pour mieux les protéger. A la suite des émeutes urbaines, lors desquelles un grand nombre d’élus locaux ont été visés, la ministre chargée des collectivités territoriales, Dominique Faure, a annoncé au Monde, le 7 juillet, un plan doté de 5 millions d’euros, comportant douze mesures.

Parmi elles figurent une meilleure protection juridique des élus, un accompagnement psychologique renforcé, la mise en place d’un « bouton d’appel » ou l’installation de caméras de vidéosurveillance et « des dispositifs de sécurisation des locaux devant la mairie ou le domicile du maire ».

« Ces dernières annonces vont toutes dans le bon sens », applaudit la maire de Plougrescant (Côtes-d’Armor), Anne-Françoise Piedallu, qui voit d’un bon œil le fait que ce nouvel effort de l’Etat vienne « s’additionner » au « pack sécurité » que le gouvernement avait mis en place en mai, en réaction à la démission du maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), victime de l’incendie de sa maison.

Un point en particulier satisfait l’élue bretonne : l’augmentation du remboursement des frais de procédure, lorsqu’un maire attaque en justice. « Une très bonne chose », selon elle. En outre, « la prise en charge par l’Etat des frais d’assurance, pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, alors que ce n’est le cas que pour celles de moins de 3 500 habitants aujourd’hui, est un très bon point », ajoute celle qui avait reçu des « menaces de mort » ces derniers mois.

Hors de question de les « bunkériser »

Autre mesure plébiscitée par plusieurs élus : la volonté du gouvernement de mieux prendre en charge l’accompagnement psychologique pour les maires ciblés par des menaces, afin « qu’aucun élu ne se sente seul face aux violences ». « L’accompagnement psychologique est important car parfois on prend conscience de ce qui nous est arrivé seulement quelques mois plus tard », juge Stéphanie Von Euw, maire (Libres !) de Pontoise, qui a affirmé avoir été attaquée par des émeutiers dans la nuit du 29 au 30 juin.

D’après son récit, elle avait été « reconnue » par ses agresseurs et volontairement visée par des tirs de feux d’artifice, alors qu’elle se trouvait dans sa voiture. Pour elle, le million d’euros dédié au suivi psychologique des édiles participe à « la reconnaissance du statut particulier de l’élu local ». « On est constamment dans l’action, en tant qu’élu, et on a tendance à dépersonnaliser les violences qui nous sont directement adressées », observe-t-elle.

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