
Les moyens engagés pour la planification écologique se précisent, mais le président de la République reste silencieux. Le Conseil de planification écologique (CPE) du 5 juillet, qui devait être présidé par Emmanuel Macron, a été remplacé par une réunion de « suivi des différents chantiers », un temps annoncée le 17 juillet, avant de finalement disparaître de l’agenda. Et, mercredi 12 juillet, c’est la première ministre, Elisabeth Borne, qui a présenté les moyens alloués à la planification écologique aux membres du Conseil national de la transition écologique (CNTE) – représentants syndicaux, patronaux, associatifs, des collectivités territoriales, etc.
Planification, transition… les agendas se bousculent. « Avec ce plan totalement inédit, le signal est important sur l’ambition et les moyens mais il manque un portage présidentiel », regrettait ainsi Anne Bringault, coordonnatrice des programmes au Réseau Action Climat, à la sortie du CNTE.
Le silence présidentiel s’explique par le contexte politique marqué par les violences urbaines qui ont secoué le pays après la mort du jeune Nahel M., tué par un policier à Nanterre le 27 juin, justifie-t-on à Matignon. Et aussi par les incertitudes autour d’un probable remaniement ministériel qui pourrait intervenir dans les prochains jours. Il faudra donc vraisemblablement attendre la rentrée de septembre pour entendre Emmanuel Macron présenter les axes de la planification écologique.
Lors de cette réunion du CNTE, la première ministre a annoncé que « 60 milliards d’euros brut » seraient investis pour financer la planification écologique en 2024, reprenant quasiment les recommandations du rapport de l’économiste Jean Pisani-Ferry et de l’inspectrice des finances Selma Mahfouz, qui avaient avancé la somme de 66 milliards annuels nécessaires, par un financement public et privé.
« Accélérer dans tous les domaines »
Dans sa présentation, Antoine Pellion, à la tête du secrétariat général de la planification écologique, a expliqué que 60 % des solutions reposaient sur des leviers déjà actionnés et « à généraliser », le reste se répartissant entre des changements de comportements, telle la sobriété, et des innovations technologiques. En préambule, la première ministre avait insisté sur la volonté du gouvernement de ne pas « opposer les entreprises aux citoyens ou les territoires entre eux ». Elle a aussi avancé que la décarbonation des cinquante sites industriels les plus émetteurs de gaz à effet de serre représenterait « à elle seule 12 % de l’effort à accomplir ».
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