Les « cent jours » qu’Emmanuel Macron s’était fixés en avril s’achèvent. Mais « l’apaisement » que le chef de l’Etat espérait se fait attendre. Mercredi 12 juillet, le président de la République a fait savoir qu’il ne prendrait pas la parole publiquement lors de la fête nationale du 14-Juillet, afin de clore l’épisode de crise qu’il a lui-même ouvert en début d’année avec la réforme des retraites. Les violences urbaines, après la mort du jeune Nahel M., abattu par un policier lors d’un contrôle routier le 27 juin à Nanterre, ont percuté l’agenda présidentiel.
Si un imposant dispositif policier a permis un retour au calme, l’Elysée redoute que le feu ne reparte lors des soirées des 13 et 14 juillet. Dans ce contexte, Emmanuel Macron n’entend pas céder à la tradition de l’entretien présidentiel le jour de la fête nationale, comme il l’avait lui-même fait en 2020 et 2022. « Je n’ai pas coutume de reporter des choses que je n’ai pas programmées », s’est défendu le chef de l’Etat devant la presse, mercredi, à la fin du sommet de l’OTAN à Vilnius, en Lituanie, en promettant d’agir « avec la plus grande détermination » en cas de nouveaux « débordements » dans la rue. « Le calme est une condition à tout », a-t-il signifié.
Emmanuel Macron parlera aux Français. Mais plus tard, « autour du 14 juillet », a-t-il éludé. Sans doute entre son retour de Bruxelles, où il assistera, les 17 et 18 juillet, au sommet européen de la Communauté d’Etats latino-américains et caraïbes, et son départ pour un déplacement en Océanie, du 22 au 29 juillet. « Le président ne peut pas avoir un message d’apaisement si le soir, ça pète dans tous les sens », fait valoir Karl Olive, député Renaissance des Yvelines, proche du chef de l’Etat. A ses yeux, ce laps de temps « lui laisse aussi le temps de peaufiner » le message qu’il entend adresser.
Dans son allocution du 17 avril, trois jours après la validation par le Conseil constitutionnel de l’essentiel de la réforme des retraites, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous aux Français le 14 juillet pour « un premier bilan ». Avant d’égrener les chantiers qu’il souhaitait mettre en œuvre pour « restaurer l’ordre républicain et la justice », renforcer « l’indépendance du pays », et témoigner des progrès en cours sur l’école ou la santé. Malgré le report de ce « premier bilan », « la machine de l’Etat continue de tourner, assure l’Elysée. Ce n’est pas parce que les vacances approchent que le gouvernement est en congés. » Pourtant, « un président muet après cette séquence peut donner le sentiment d’un président dépassé, qui ne sait plus quoi dire », alerte Frédéric Dabi, directeur général de l’institut de sondage IFOP.
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