Crise chez Les Républicains : « Le parti chemine aujourd’hui sur une ligne de crête étroite, ballottée par l’actualité »

0 Shares
0
0
0

La crise partisane qui afflige Les Républicains (LR) depuis 2017 semble ne plus vouloir finir. En un quinquennat, ils ont cessé de représenter un pôle majeur de la vie politique française pour devenir un réduit électoral, coincé entre le centre et l’extrême droite. Le parti, dirigé par Eric Ciotti, paraît incapable d’enrayer la tripartition du système partisan, dont le déclin de son camp est la conséquence logique. Il chemine aujourd’hui sur une ligne de crête stratégique et idéologique étroite, ballottée par l’actualité.

Refusant l’alliance avec le gouvernement Borne, il a néanmoins voté plus de la moitié de ses textes. Maintenant un cordon sanitaire avec le Rassemblement national (RN), il a malgré tout largement contribué à diffuser ses thèmes et ses idées, reprenant, par exemple, sa grille de lecture sécuritaire et migratoire des événements consécutifs à la mort de Nahel M., le 27 juin, à Nanterre. Enfin, il s’est récemment déchiré à propos de la réforme des retraites, qui avait toujours fait consensus jusque-là.

Or, Eric Ciotti affiche, depuis la fin de cette séquence, la ferme intention de « reconstruire » son parti : nomination d’un « contre-gouvernement » alternatif, création du média numérique Une certaine idée et d’un think tank, puis lancement des Etats généraux de la droite, le 17 juin au Cirque d’hiver. Alors que le président du parti avait fait campagne sur la question de l’incarnation – soutenant ouvertement Laurent Wauquiez pour la prochaine élection présidentielle – avec le slogan « Liberté, autorité, identité », il a fini par se rallier à la nécessité de rénover en premier lieu la plate-forme idéologique de la droite à coups de tables rondes, de plate-forme numérique participative et de consultation d’experts et d’intellectuels.

Expliquer le déclin électoral

Pourtant, les récits proposés afin d’expliquer le déclin électoral de la droite sont loin d’être nouveaux. Le manque de radicalité supposé de la droite, par exemple, était déjà évoqué par Jean-François Copé dix ans plus tôt. Pour désamorcer ces critiques contre la droite « tiède », la virulence des termes employés à propos des émeutiers (« racaille », « ensauvagés », « enclaves étrangères ») s’est accrue. Il était déjà, lors des Etats généraux, surtout question de sécurité, d’immigration et de « wokisme », avec l’idée que le rebond de la droite était à portée de main puisque les événements et l’orientation majoritaire des Français validaient les constats du parti. De quoi rendre incrédule quant au score historiquement bas de Valérie Pécresse lors du premier tour de l’élection présidentielle, le 10 avril 2022.

Il vous reste 57.27% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

0 Shares
Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

You May Also Like