« Après les émeutes, Emmanuel Macron est sommé de trouver une réponse convaincante à la question de l’autorité républicaine »

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Cinq jours d’émeutes urbaines d’une rare intensité ont balayé les cent jours qu’Emmanuel Macron s’était donnés pour rebondir après le long conflit déclenché par la réforme des retraites. Elisabeth Borne peut bien faire valoir, dans Le Parisien du dimanche 9 juillet, qu’elle a « délivré » sur tous les sujets qui faisaient partie de sa feuille de route : le travail, l’éducation, la santé, la planification économique, les dossiers régaliens, la façon dont est amené à évoluer le gouvernement dépend de l’analyse du séisme qui vient de se produire et de la réponse qu’entend lui apporter le président de la République.

Les premiers sondages montrent à la fois l’état de sidération de l’opinion, la forte demande d’autorité qui émane du pays et le peu de crédit dont disposent les élus politiques de tout bord pour tenter de circonscrire une crise multiforme et qui remonte à loin. Même s’il est parvenu à rétablir le calme en cinq jours, là où il en avait fallu dix-neuf à Jacques Chirac pour maîtriser les émeutes de 2005, Emmanuel Macron est sévèrement jugé. Seulement 28 % des Français se déclarent satisfaits de ses réactions, selon une étude IFOP pour Sud Radio du 7 juillet. La proportion atteint tout juste 30 % dans une enquête OpinionWay pour Le Parisien. L’impression domine que l’exécutif a été débordé par ce nouveau surgissement de violence, alors qu’il avait soigneusement balisé la séquence politique postretraite pour donner le sentiment de maîtriser l’agenda.

Les adversaires d’Emmanuel Macron n’ont pas de quoi se réjouir. Selon cette même enquête, aucune formation politique n’est créditée par les Français d’avoir eu la bonne réaction ou d’avoir émis des propositions susceptibles d’éviter d’autres crises ou encore d’avoir fait preuve d’esprit de responsabilité. C’est bien une disqualification globale du champ politique qui est mise en évidence face à cette nouvelle grave déchirure du tissu national.

Découragement collectif

Selon les premières indications du gouvernement, de 7 000 à 8 000 personnes violentes étaient dans la rue durant ces jours d’émeutes, soit une infime minorité en comparaison des 6 millions d’habitants des quartiers populaires. Dans Le Parisien, la première ministre constate « qu’un tiers des communes qui ont connu des violences n’ont pas de quartiers “politique de la ville” » et que « la moitié des quartiers qui font l’objet de grosses opérations de rénovation urbaine n’ont pas connu de violences ». Avant toute conclusion hâtive, il est impératif de prendre le temps de l’analyse et du diagnostic.

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