Au conseil municipal de Marseille, le bilan des émeutes réveille les clivages politiques

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Le maire de Marseille, Benoît Payan (au premier plan), le 3 juillet 2023.

« Nous avons un devoir. Celui d’être dignes et responsables. » Le vœu du maire de Marseille, Benoît Payan (divers gauche), émis en ouverture du dernier conseil municipal avant la pause estivale, a rapidement volé en éclats, vendredi 7 juillet. Une semaine après le début des trois soirées d’émeutes qui ont sonné une ville qui s’en pensait préservée, les élus marseillais se sont brutalement opposés dans une séance aux débats houleux, semblant poser les bases de l’affrontement des municipales de 2026.

« On entend un discours en dolby stéréo entre extrême droite et droite extrême », a cinglé le maire de Marseille à l’attention de ses oppositions. « Il y a ceux qui condamnent les violences et ceux qui ne le font pas. Confirmez-nous que ceux qui ne le font pas n’auront jamais de place dans votre majorité municipale », lui a enjoint quelques minutes plus tôt la présidente (ex-Les Républicains, LR) de la métropole Aix-Marseille-Provence, Martine Vassal.

Député (Renaissance) des Bouches-du-Rhône et ancien maire LR du 5e secteur, Lionel Royer-Perreaut a regretté que « de l’unité républicaine, on en passe à une sorte de mercato politique », alors que le sénateur (Reconquête !) Stéphane Ravier saluait les « intentions de droite retrouvées de Martine Vassal ».

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Après trois nuits de pillage, Marseille se réveille sonnée

Une semaine plus tôt, dans le même hémicycle municipal, tous les présidents de groupe avaient accepté de reporter l’essentiel de la séance prévue, à la demande du leader du Printemps marseillais. Le maire souhaitait se rendre sur le terrain, après la première des trois nuits d’émeutes au cours desquelles plusieurs centaines de commerces ont été pillés.

Tumultueux débat politique

« Des images intolérables, inacceptables, qui ont choqué tous les Marseillais. (…) Des actes qui ne rendent pas hommage à Nahel », a souligné Benoît Payan à l’heure d’en dresser le bilan. Le maire a mis en garde « ceux qui voudraient instrumentaliser » la mort de l’adolescent de 17 ans tué par un tir policier à Nanterre le 27 juin. Mais aussi le décès, dans des conditions encore non élucidées, d’un Marseillais de 27 ans, dimanche 2 juillet, après avoir été touché par un projectile tiré par un Flash-Ball.

Vendredi, le conseil municipal a rapidement tourné à un tumultueux débat politique, dans la lignée des tensions qui opposent depuis quelques mois les majorités des différentes collectivités marseillaises.

Présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal a allumé la première mèche. « Les émeutes, les dégradations, les pillages n’ont rien à voir avec le deuil ou l’émotion. Prétendre l’inverse, c’est excuser l’impardonnable », a prévenu l’ancienne candidate LR à la mairie de Marseille en 2020. Se posant en défense de la « France silencieuse qui travaille dur, qui ne manifeste pas, cette France qui ne vole pas, ne pille pas », Martine Vassal a pris pour cible les « “insoumis”, vaniteux, qui n’appellent pas au calme ».

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