En 2022, le RN a versé au moins deux millions d’euros aux entreprises de la « GUD Connection »

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Le secrétaire général du groupe RN, Renaud Labaye, la présidente du groupe RN, Marine Le Pen, et les députés RN Sébastien Chenu et Jean-Philippe Tanguy président la réunion de groupe du RN, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 6 juin 2023.

L’année 2022 a été bonne pour la « GUD Connection », les amis de Marine Le Pen restés proches des cercles néofascistes. Comme le montre une liste récemment publiée par le groupe Identité et démocratie (ID, extrême droite) sur le site du Parlement européen, deux de leurs sociétés, l’une de communication (e-Politic), l’autre de préimpression (Unanime), ont encaissé l’an dernier quelque 1,2 million d’euros versés par la délégation européenne du Rassemblement national (RN). Soit l’exercice le plus généreux à leur égard depuis le début de la mandature.

Ces deux sociétés sont parmi les cinq plus gros bénéficiaires, tous partis confondus, de l’argent du contribuable européen en 2022. La somme s’ajoute aux 770 000 euros versés durant la campagne présidentielle à e-Politic, laquelle avait également fait travailler une autre entreprise de la « GUD Connection » – une agence de voyages. Il faut enfin ajouter les prestations payées par le parti hors campagne électorale, et celles payées par de nombreux élus confiant leur communication à e-Politic, pour saisir l’ampleur du lien de dépendance mutuelle entre le parti et cette galaxie d’entreprises.

Anciens piliers du Groupe union défense (GUD) – un groupe étudiant d’extrême droite violent – et pions essentiels de l’ascension politique de Marine Le Pen depuis 2017, Axel Loustau et Frédéric Chatillon ont embarrassé en mai dernier l’entreprise de normalisation de leur ancienne protégée. Le premier, en apparaissant ostensiblement à un défilé néofasciste tenu le 6 mai à Paris ; le second en soutenant ce rassemblement et en y annonçant sa présence en 2024. Au plus fort de la polémique sur ses liens avec les deux hommes, Marine Le Pen a menacé de couper court à leurs relations commerciales avec le parti, après les avoir gardés à ses côtés durant des années, malgré les enquêtes de presse sur les idées radicales de Frédéric Chatillon.

Frédéric Chatillon condamné en mars

Plus de 610 000 euros pour Unanime, plus de 580 000 euros pour e-Politic : la liste des montants versés par la délégation française du groupe ID rappelle à quel point les deux hommes bénéficient au quotidien des contrats passés avec le RN. M. Chatillon est actionnaire à 30 % de l’entreprise de communication e-Politic, M. Loustau à 15 %. L’entreprise est dirigée par un émule des deux hommes, Paul-Alexandre Martin, également actionnaire majoritaire.

Lire aussi l’enquête : Article réservé à nos abonnés Les bonnes affaires de Frédéric Chatillon avec le RN au Parlement européen

Quant à Unanime, qui bénéficie des contrats d’impression des revues et livrets de la délégation française, imprimés à des dizaines de milliers d’exemplaires, elle appartient à la femme de Frédéric Chatillon. L’homme en est actionnaire et a été considéré par la justice française comme « gérant de fait de la société », lors du procès des « kits de campagne du Front national » : une affaire d’escroquerie et d’abus de biens sociaux impliquant notamment le Front national (aujourd’hui RN), l’entreprise de M. Chatillon et celle de sa femme, Sighild Blanc. La formation lepéniste et le couple Chatillon ont été condamnés à l’issue du procès en appel, en mars 2023. Ni le procès ni la décision en première instance, rendue en juin 2020, n’avaient dissuadé le RN d’avoir recours aux services de cette société.

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