Emeutes urbaines : « Un plan à 5 millions d’euros pour protéger les maires »

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 La ministre Dominique Faure participe à la rencontre des maires et du président, à l’Elysée, le 4 juillet 2023.

Protection juridique, accompagnement psychologique, « bouton d’appel », dispositifs de sécurisation des locaux devant la mairie ou le domicile du maire… Le gouvernement tente de mieux lutter contre les agressions visant les élus locaux, qui ont été ciblés à L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), Montluçon (Allier) ou Pontoise (Val-d’Oise), ces derniers jours. La ministre déléguée chargée des collectivités territoriales, Dominique Faure, répond aux questions du Monde.

Les maires, « élus préférés des Français », sont aujourd’hui agressés. Est-ce le dernier rempart de la République qui cède ?

Oui, ces derniers jours, la République a été attaquée : 273 bâtiments de police, 168 écoles, 105 mairies ont été dégradées ou incendiées. Surtout, dix-sept élus ont été agressés physiquement, eux-mêmes ou leur famille. Mais on ne s’en prend pas à la République impunément ; des sanctions exemplaires ont déjà été prononcées par la justice.

Cela dit, à propos des assaillants, il faut rester prudent. D’abord, parce que la réalité n’est pas aussi simple qu’on pourrait le penser. Parmi les 500 communes concernées par les émeutes, 200 n’ont pas de quartier bénéficiant de la politique de la ville. C’est beaucoup. Ensuite, parce que les jeunes interpellés ne constituent finalement qu’une petite frange violente, qui souvent méprise la République et n’en connaît pas les valeurs.

L’écrasante majorité des habitants, y compris dans les quartiers, a soutenu les élus. Et ceux-ci, avec les policiers, ont fait face. Le front républicain, c’est eux. Donc, l’édifice républicain, il tient.

Il n’en reste pas moins que les violences contre les élus augmentent…

Oui, l’an dernier, la progression avait été forte, en effet. Mais, sur les six premiers mois de l’année, on observe une légère baisse : 1 241 procédures ont été ouvertes. Dans 72 % des cas, ce sont des maires, et même 87 % si on élargit aux élus municipaux. Dans un quart des cas, il s’agit de menaces proférées sur Internet. Sept élus agressés par jour en France, ce n’est pas tolérable.

Que peut faire le gouvernement ?

En déplacement en Saône-et-Loire, vendredi 7 juillet, je présenterai un plan avec douze nouvelles mesures. Il sera doté de 5 millions d’euros. Nous avons identifié quatre axes. Le premier, c’est la protection juridique. Aujourd’hui, lorsqu’un maire attaque en justice, cela peut engendrer des frais, et il peut ne pas avoir de protection juridique. C’est pourquoi nous allons rendre celle-ci automatique et augmenter le remboursement des frais de procédure. Les frais d’assurance seront également pris en charge par l’Etat pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, contre 3 500 aujourd’hui.

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